Pensionnat Tsuruko
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 Chaque note, en son temps. Le préambule

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MessageSujet: Chaque note, en son temps. Le préambule   Chaque note, en son temps. Le préambule Icon_minitimeMer 6 Juin - 15:20

Cela aurait pu être une journée comme les autres : chacun se terre dans sa monotonie habituelle. Metro, boulot, dodo.

Ou bien, cette journée pourrait être une exception dans cette ronde infernale : un voyage, un anniversaire, un pas vers l’inconnu.
Cet inconnu est mystérieux, il est à la fois attendu et effrayant, mais c’est sûrement grâce à ce paradoxe que tout le monde se lance dans l’ «inconnu ».
C’est un cou de Poker, on peut tout perdre comme on peut tout y gagner. La chance peut-être un des facteurs les plus prégnants à tous moments.

C’était son jour de chance, c’était une libération. Quitter tous ses proches et se sentir libre. La liberté semblait envahir tout son corps.
Non, son visage ne reflétait aucun sentiment et son attitude paraissait presque normale. Les plaines, les montagnes et les cours d’eaux défilaient sous ses yeux sans laisser paraitre le moindre signe d’enthousiasme.
Au fil des kilomètres, l’esprit se perdait, tantôt dans le regard des passants, et tantôt dans un café bien noir.
Quelle était sa destination ? En faite on ne savait déjà plus.



Vendredi 13 au soir, premier pied à terre depuis des milliers de kilomètres. L’inconnu avait disparu pour laisser place à la réalité : le ventre grognait de faim, et l’esprit semblait complètement vide.
C’était l’appel de la nourriture qui semblait plus fort que tout, et la jeune femme se dirigeait rapidement vers la ville la plus proche.
Sur un petit papier qui semblait attester son identité on pouvait lire « Ellira Capso », âgée de quelques dizaines d’années, sûrement deux au plus, cette jeune femme ne connaissaient rien du pays. Elle arriva dans les alentours de la ville qui bordait le pensionnat dans lequel elle prenait ses fonctions dans quelques temps selon une lettre qui était rangée soigneusement dans une poche de son sac à main.

Sans se diriger vers les fondations qui étaient sensées l’accueillir pour le reste de l’année, elle passa de nombreuses ruelles. Ce n’était pas la beauté de la ville qui faisait qu’elle arpentait chaque ruelle, mais l’odeur insoutenable de la nourriture.
Dès qu’elle eut trouvé une petite auberge elle s’installa. Elle sortit alors de son sac l’argent nécessaire pour avoir le meilleur repas du pays grâce à son don merveilleux.

Après un repas bien dégusté, la jeune femme se dirigea vers ce qui semblait être le pensionnat, entrant alors discrètement dans l’entrée de ce dernier, elle s’assit sur un des bancs qui se présentait à elle, dans une symphonie de silences harmonieusement composée.
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Lewis Scarecrow

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MessageSujet: Re: Chaque note, en son temps. Le préambule   Chaque note, en son temps. Le préambule Icon_minitimeLun 11 Juin - 22:58

A me morfondre telle une blatte dans l'appartement moisi d'un célibataire dépressif, j'avais fini par perdre les derniers restes d'humanité et de sociabilité qui m'étaient restés depuis l'incident de la lune colorée.

Obtenir le don d'empathie, connaître le ressenti des personnes qui vous entourent, une bénédiction ? La bonne blague. Ça, c'est quand vous habitez à Rio de Janeiro et que vos parents sont musiciens de samba. Pas quand vous vivez dans un internat miteux de Manchester. Entouré de gosses dont les parents les avaient soit abandonnés, soit laissés ici pour ne plus avoir à s'en occuper que de loin n'avait rien de réjouissant pour moi.
Je ressentais la douleur et la tristesse de ces enfants. Je ressentais leur solitude et leur profond manque d'affection, couplé à mes funestes sentiments. Je n'étais qu'une larve, un être minable et abject au pensées torturées.

Heureusement pour moi, le personnel de l'internat était au courant de ma singularité. Aussi, on me parla rapidement du Pensionnat Tsuruko, ce lieu qui accueillait les gens anormaux, comme moi. Sans même penser aux conséquences, j'avais accepté de partir dans ce pays qui m'était complétement étranger. Tout plutôt que de rester dans cette ville.

Car à mes yeux, il ne pouvait y avoir ville plus triste que Manchester.

J'avais réuni mes maigres possessions avec moi : Quelques vêtements, des livres et un synthétiseur, qui avait été mon compagnon dans mes nuits d'insomnie.
On me conduisit à l'aéroport. Vol payé par la direction de l'internat : il devait être soulagé d'être débarrassé d'une personne comme moi.

Arrivée au Japon. J'ai comme l'impression d'avoir fait une erreur : Autour de moi, je ne ressens que tristesse et lassitude. Morosité. Les hommes seraient-ils tous les mêmes, quelque soit l'endroit du globe sur lequel ils se trouvent ?
L'homme n'est-il qu'un être contemplatif, simple spectateur de ce qui l'entoure, condamné à se morfondre dans la fange de son inaction et de la monotonie quotidienne ?

C'est en méditant sur ces paroles que je pris le bus qui devait me déposer au pensionnat. Il faisait beau et chaud. Au milieu de tout ces gens habillés légèrement, je dénotais par ma tenue sombre, ma longue veste noire plus adaptée à un temps hivernal.
Je m'habillais toujours de cette manière. L'hiver et le froid n'étaient-ils pas synonymes, dans l'inconscient collectif, de solitude et de tristesse ? Mon don m'avait tué par les émotions qu'il m'avait procuré, Il m'avait rendu associable. Écorché vif dans le néant où résonnent les plaintes d'un monde à l'agonie. Une belle métaphore pour illustrer ma place dans ce monde.

Lorsque l'autocar parvint à l'arrêt du pensionnat Tsuruko, Je fus le seul à descendre. Les passagers me lancèrent des regards surpris. Je sentais chez certains de la compassion, chez d'autre de la curiosité, et d'autre encore ressentait de l'animosité à mon égard. Les rumeurs sur le statut des pensionnaires de l’établissement c'était vite dissipée.

Le bus reprit la route, me laissant seule face au portail du pensionnat. Je pénétrais dans la cour.
Je fus alors assailli par une vague de sentiments contraires : peine, amour, joie, euphorie, tristesse, dépression, colère... Ce trop plein d'information me fit vaciller, et je dus poser ma valise tellement elle me parut lourde.
Je tentais par la pensée de brider mon don. Au bout de quelques minutes, je parvins finalement à rejeter une partie de l'information émotive. Mon périmètre de perception était bien plus restreint. Mais je savais que cela ne durerais pas : tôt ou tard, mon pouvoir allait se relâcher, il fallait que je quitte cette cours le plus vite possible.

Mais il fallait que je demande le chemin de l'accueil à quelqu'un. Mais visiblement, toutes les personnes présentes semblait engagées dans des conversations. Ma sociopathie naturelle me fit refuser d'aller à leur rencontre. Je cherchais désespérément du regard une personne solitaire.

J'avisais finalement une jeune femme, qui semblait plus âgée que la plupart des élèves de a cour. Elle était assise seule sur un banc. En focalisant mon empathie sur elle, je sentais que cette jeune femme était calme. Pas vraiment sereine, puisqu'elle semblait sur la défensive, mais calme, elle l'était. Je sus aussi que si je l'abordais, je ne me ferais pas rejeter.

Je décidais de prendre mon courage à deux mains et d'aller parler à cette personne. Je pensais alors que depuis que j'avais acquit mon pouvoir, jamais je n'avais pris l'initiative d'entamer une conversation, ou même simplement de poser une question à quelqu'un.

Alors que je marchais, j'entendis soudais un craquement. Je regardais dans la direction d'où provenait le bruit : il s'agissait de l'étui en toile de mon clavier, qui commençait à craquer sur le bas. Je priais pour qu'il ne lâche pas avant que j'arrive dans ma chambre.
J'arrivais enfin en face de l'inconnue. Je l'interrogeais :

-Excuse-moi, mademoiselle, mais...

Craaac ! Finalement, ma prière n'avait servi à rien : la toile avait craqué sur toute la longueur. Dans un réflexe dont je ne me serais jamais cru capable, je lâchais l'étui et rattrapais mon synthé avant qu'il ne tombe sur le sol. Je le calais sons mon bras, le pressant entre mon coude et mes côtes : c'était lourd, et pas le moins du monde discret.
Je repris ma question là où je l'avais laissée :

-Vous ne sauriez pas où se trouve l'accueil, s'il vous plaît ? Je viens d'arriver...


Dernière édition par Lewis Scarecrow le Jeu 14 Juin - 17:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chaque note, en son temps. Le préambule   Chaque note, en son temps. Le préambule Icon_minitimeMar 12 Juin - 13:18

    Cette journée semblait vraiment surprenante, elle sortait de l’ordinaire en tout point. Tout d’abord ce voyage qui a duré des heures et des heures, puis cette escapade dans un restaurant. En faite, la jeune femme n’avait même pas fait attention quel a été son entourage pendant ces moments. Est-ce qu’il y avait des personnalités qui méritaient une attention particulière, est-ce qu’on lui avait adressé un signe d’attention quelconque ?

    Non, le seul résultat est qu’elle était assise là et attendait. Seulement, si elle voulait qu’on la prenne en considération il valait mieux qu’elle commence à s’intéresser aux événements qui se déroulèrent sous ses yeux.
    La journée était presque terminée : on voyait les nuages qui se dissipaient et la soirée s’annonçait, il ne devait tout de même pas être tard : certaines personnes étaient encore présentes dans la cours.

    Voyons cela : un jeune couple qui a une discussion animée orchestrée grâce à des mouvements de grandes ampleurs, une personne qui ne fait que passer sans même se soucier de la jeune dame assise sur son banc, deux ou trois jeunes enfants qui s’amusent à courir dans tous les sens et enfin, une silhouette fine et discrète qui semble hésitante à s’approcher.

    La « nouvelle », perdant légèrement patience face à cette situation chercha rapidement dans ses minces affaires pour ressortir l’invitation qui comprenait la date d’arrivée envisagée. Le bagage n’était composé que d’un petit sac à main blanc et d’un parapluie qu’elle avait posé contre le banc.
    Ellira avait l’intention de refaire sa garde robe, elle ne voulait pas « débarquer » avec un avion pour ses seules affaires, de plus cette aventure lui permettait de faire un trait sur le passé et d’entamer un nouveau chapitre de son existence. Elle disait que si l’on s’obstine à garder des affaires personnelles qui ont une histoire avec le passé, le trait ne sera que pointillé.


    La silhouette blonde s’avançait doucement et timidement vers la jeune femme, d’un pas toujours hésitant, mais cette dernière ne lui prêta pas attention de prime abord.
    Quelle esprit l’aborderait pour lui indiquer la route, peut-être personne ? Peut-être même fallait-il qu’elle se rendre elle-même dans son appartement. Mais comment savoir ? Le papier indiquait seulement que sa présence serait attendue en ce jour, sans aucune autre précision.

    Ellira observait encore une fois l’architecture du lieu qui l’accueillait : un horizon visible et des petits bâtiments tout en longueur. Par déduction on pourrait dire que le plus grand en hauteur devait accueillir les internats et les appartements. Pourquoi ne pas s’y rendre, il y aurait forcément quelqu’un dans ce lieu qui pourra au moins indiquer l’appartement de la jeune hôte.

    Le jeune homme qui faisait route vers le nouveau professeur sembla s’arrêter un cours instant en tournant la tête dans son dos.
    Il semblait tout à fait normal, pas de crocs ni morphologie spéciale : oreilles de chat, queue de sirène, ailes de dragons…. En fait, c’est en le regardant que la jeune fille se demanda si réellement l’apparence faisait le moine : est-ce que les personnes aux apparences les plus répugnantes sont forcément les plus effrayants ?
    Peut-être que ce jeune homme était le plus grand maitre de tout les temps sous une allure de jeune blondinet naïf et candide ?
    Sous des apparences de grande réflexion, la jeune femme ne faisait qu’oublier qu’elle était perdue, et qu’elle ne savait que faire dans cette situation. De plus, son poste de professeur lui imposait une attitude neutre et posée dans son rôle d’éducation. Plus de possibilité de torturer les personnes autours d’elle juste dans le seul but de les regarder souffrir ou par vengeance personnelle. Sûrement même que toutes les personnes de cette école étaient comme elle, et qu’en posa le premier pas dans l’enceinte de ce bâtiment, elle s’engageait à un combat sans merci pour défendre sa place et son territoire.

    Le jeune homme jusqu’alors très calme et très timide ne se trouvait plus qu’à quelques mètres du professeur.

    « -Excuse-moi, mademoiselle, mais... »

    Avant même qu’il eut le temps de finir sa phrase, son sac se rompit l’obligeant alors à gesticuler dans tous les sens pour rattraper avec justesse l’instrument qu’il avait dans son sac.

    Mais quelle coïncidence pensa la jeune femme ! Est-ce que tous les élèves disposent d’un instrument ! Quelle excellente nouvelle !
    Un petit sourire fit son apparition sur les petites lèvres de la jeune protagoniste. A la fois, la scène avec le jeune homme qui se débat tait mais aussi la rencontre avec cet instrument paraissaient inattendues, et intéressantes pour la suite.
    Excepté le sourire, la jeune femme n’avait pas ou peu bougé de sa position initiale : toujours son sac à main sur les jambes et son parapluie accoudé au banc. Le temps ne semblait pas vouloir changer mais la fraicheur de la nuit commençait à se faire sentir.

    « - Vous ne sauriez pas où se trouve l'accueil, s'il vous plaît ? Je viens d'arriver... »

    La jeune femme, quoique surprise semblait savoir qu’il était nouveau, par sa démarche lente et son attitude timide. Le petit blondinet n’avait sûrement pas eu plus de précision dans ses démarches qu’elle-même. Elle le regarda du bas vers le haut, lentement et s’arrêta longuement sur l’instrument qu’il peinait à tenir entre son coude et son corps.
    Après quelques minutes d’attente et un regard lourd et interrogateur de son interlocuteur, la bouche de la jeune femme bougea pour former quelques mots.

    « Je serai bien aise de vous montrez l’accueil. Cela dit, je serai forte intéressée de vous écoutez un petit moment avant d’aller remplir les formalités. De plus, il vous serez grés de me dire qu’elle est votre aptitude spéciale pour être intégré à cette école. »

    N’ayant toujours pas bougé, elle croisa ses mains sur ses jambes, et fixa toujours l’instrument. De sa supériorité d’âge et de statut elle attendit que le jeune homme s’exécuta pour connaitre ses talents sans savoir que son statut était celui de professeur.

    Ce petit entretien permettrait alors de détendre l’atmosphère, en oubliant cette situation délicate. Il était presque inconvenable que personne ne soit venu chercher les invités, au moins pour leur permettre de s’installer convenablement ! Encore heureux que la jeune femme n’avait emporté que quelques affaires !
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MessageSujet: Re: Chaque note, en son temps. Le préambule   Chaque note, en son temps. Le préambule Icon_minitimeMar 12 Juin - 16:45

« Je serai bien aise de vous montrez l’accueil. Cela dit, je serai forte intéressée de vous écoutez un petit moment avant d’aller remplir les formalités. De plus, il vous serez grés de me dire qu’elle est votre aptitude spéciale pour être intégré à cette école. »

Cette réponse me parut bizarre... Même si je ne côtoyais plus les hommes depuis un certain moment, je connaissais quand même les normes d'un conversation. La réponse décalée de cette femme me mit plus mal à l'aise encore que je l'étais déjà.

Je jetais un coup d’œil sur mon synthé. Pour vouloir m'écouter jouer, elle devait aimer la musique. Pas besoin d'aller chercher très loin pour tirer cette conclusion.

La deuxième partie de sa phrase m'indiqua qu'elle faisait sûrement parti du personnel de l'école, pour demander des renseignements de ce type. Professeur ? Surveillante ?
Le moment était mal venu pour lui demander : je sentais les émotions affluer, il ne faudrait pas beaucoup de temps pour que mon don se libère.

Je répondis donc aux questions de mon interlocutrice :

-Et bien, mon... Aptitude spéciale, comme vous dites, est le don d'Empathie. Je ressens les émotions des personnes qui m'entourent de manière très précise.

Je désignais une adolescente au visage impassible assise sur un banc :

-Cette élève éprouve une grande tristesse, de celle que l'on ressent lorsqu'on a perdu un ami cher. Mon don me permet également d'anticiper les réactions des gens sur le court terme. Ce pourquoi je me suis adressé à vous : je savais que vous ne me congédieriez pas.

Je retirais mon clavier de sous mon coude et le tenait à bout de bras. Je m'assis sur le même banc que la femme, en conservant la plus grande distance possible entre elle et moi. J'appuyais sur la touche "marche" du synthétiseur. Par chance, il y avait une autonomie de batterie d'une heure.

-Je vais vous jouer un petit morceau... Il se nomme "Lacie"...

Sans attendre de réponse de mon aînée, je réglais le son de mon clavier sur le mode "acoustic piano", puis je jouais les premières notes du morceau.


Ce n'était pas un morceau très compliqué, je le passais sans difficulté aucune, malgré le malaise qui commençait à m'envahir.
Alors que les dernières notes s'évaporaient dans le silence, je fus pris d'une violente quinte de toux. Je restait près d'une minute courbé, à tousser à m'en arracher les poumons : voilà ce qui se passait quand j'essayais de brider mon don trop longtemps.

Mon visage pâlit, des points noirs commençait à danser devant mes yeux. Je me tournais vers la femme qui se trouvait à mes côtés et lui demandais :

-S'il vous plaît, éloignons nous de cette cour... Je reçois trop d'émotions d'un coup, et je sens que je vais faire un malaise si je reste trop longtemps ici...

Mon regard était suppliant. En ce moment, je me sentais faible et minable...


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MessageSujet: Re: Chaque note, en son temps. Le préambule   Chaque note, en son temps. Le préambule Icon_minitimeMar 12 Juin - 21:03

    Quoi de plus doux pour commencer une rencontre qu’un air de musique ? En fait, ce n’était pas tant les talents du jeune homme qui intéressaient Ellira, c’était la musique choisie. Une musique ne vient pas à l’esprit comme une évidence, elle est inconsciemment choisie pour des raisons souvent inconnues. Elle révèle la nature profonde de l’esprit à un moment précis. Par exemple, on ne choisira pas la même musique en début et en fin de journée.
    Mais la jeune femme avait une autre idée en tête : vérifier l’étrangeté du lieu. En effet, si aucun des acteurs présents dans la cour ne manifestaient de signe lors de la prestation du jeune homme, alors les jeunes étaient des habitués aux choses spéciales.
    A la surprise de la jeune femme, l’adolescent commença par répondre à la question.

    -Et bien, mon... Aptitude spéciale, comme vous dites, est le don d'Empathie. Je ressens les émotions des personnes qui m'entourent de manière très précise.

    Le don d’Empathie…. Et bien ! Il y aurait donc des pouvoirs similaires aux siens… des pouvoirs qui ne seraient pas seulement le changement en un animal ou de manipuler du temps !! Après quelques minutes de réflexions, il fallait bien avouer que ce don pourrait s’avérer extrêmement pratique !
    Par rapport à cette hypothèse, il fallait aussi savoir quel été le don de chacun de ses élèves, car cela pourrait avoir une influence considérable sur le déroulement des cours. Par rapport à cet élève, il faut donc que la jeune enseignante ne laisse transparaitre aucune émotion ou impression, il fallait rester impassible.
    Désignant une jeune fille assise dans un coin :

    -Cette élève éprouve une grande tristesse, de celle que l'on ressent lorsqu'on a perdu un ami cher. Mon don me permet également d'anticiper les réactions des gens sur le court terme. Ce pourquoi je me suis adressé à vous : je savais que vous ne me congédieriez pas.

    L’enseignante regarda attentivement. Son don n’était pas restreins qu’à l’interlocuteur, il pouvait lire dans l’esprit de toute personne se trouvant près de lui. Effectivement, il était facile d’approuver son ressenti car la jeune fille semblait songeuse et triste.
    Par rapport à Ellira, il était vrai qu’elle n’était pas du genre à aborder ou à aider les personnes. Surtout pas des adolescents criards et impolis. Il était aussi vrai, qu’elle aurait été intransigeante avec ce jeune homme quelques heures plutôt dans sa contrée natale. Décidément ce lieu pouvait changer le caractère d’une personne, ou alors était-ce le fait que la jeune femme ne savait que faire, et se sentait impuissante face à cette situation. En fait, peut-être qu’au fond elle cherchait aussi quelqu’un pour lui venir en aide.
    Le temps commençait à s’assombrir peut à peu, et toujours aucune trace d’une personne pouvant clairement indiquer ce que les jeunes protagonistes devaient faire. Assis sur un banc, ils pourraient rester là, la nuit entière que personne ne prendrait en considération leur présence.
    La réponse à la question de son ainé se fit peu attendre, le jeune élève trouva place sans le même banc et commença à étendre ses doigts sur l’instrument.

    -Je vais vous jouer un petit morceau... Il se nomme "Lacie"...

    Le morceau n’était pas compliqué, mais il était mystérieux et doux, il reflétait exactement le côté timide et perdu, l’environnement étrange, mais aussi une peur mélangée à de la mélancolie.
    Quand soudain, alors que la jeune femme savourait cette délicieuse mélodie, le jeune homme termina par des toussements rauques et affreux. Dès qu’il eut un moment de répis, il esquissa une petite phrase :

    -S'il vous plaît, éloignons nous de cette cour... Je reçois trop d'émotions d'un coup, et je sens que je vais faire un malaise si je reste trop longtemps ici...

    La jeune femme ouvrit ses yeux étonnés par l’annonce du jeune homme. Alors ce pouvoir était tellement puissant qu’il en devenait handicapant. Elle s’empressa d’affirmer

    « Soit ! Votre mélodie m’a semblé tout à fait adaptée à cette heure, cela dit il est vrai qu’il se fait tard. Et pour être franche, je suis complètement perdue. Je suppose que les dortoirs sont de ce côté, et que l’accueil est fermée vu l’heure tardive. Je vous propose de vous accompagner pour trouver ensemble votre bâtiment. »


    Elle se leva lentement, repris son sac et son parapluie et regarda le jeune homme. Sa main était levée vers le bâtiment repéré précédemment. Elle désespérait de trouver l’accueil, et semblait plus convaincue de vouloir trouver directement et par soi-même ses appartements.
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MessageSujet: Re: Chaque note, en son temps. Le préambule   Chaque note, en son temps. Le préambule Icon_minitimeJeu 14 Juin - 17:02

Je me levais du banc sur lequel nous étions assis en calant bien on clavier entre mon coude et mes côtes. De mon autre main, j'attrapais ma valise et je me dirigeais vers les bâtiments, accompagné de la jeune femme. Il valait mieux se dépêcher, ma migraine commençait à être vraiment handicapante...

Au fur et à mesure que je marchais, un voile noir s'étendait devant mes yeux. Ma respiration se faisait courte, saccadée, et quelques gouttes de sueur commençait à perler sur mes tempes. De l'extérieur, on me voyait simplement marcher, de plus en plus courbé. Mais à l'intérieur, mon esprit réagissait comme si je tapais un sprint avec les dernières forces qu'il me restait.

Le flux d'information commençait à saturer dans ma tête, et il devenait particulièrement pénible de me concentrer... A un moment, je distinguais comme une vague impression d'inquiétude... Impossible de dire à qui cette sensation appartenait : un élève ? La femme que j'avais rencontré ? Le trop plein d'informations m'empêchait d'évaluer les distances d'où provenait les émotions... Tout devenait confus...

Puis, par miracle, je parvins à grimper les quelques marches qui précédait l'entrée, et nous rentrâmes dans le bâtiment. Au moment où je passais sous la porte, mon esprit se retrouva libéré d'une grande quantité d'information. Soulagé, je m'adossais au mur le plus proche, m'assis en lâchant ma valise et en posant mon synthétiseur devant mes pieds. Je poussais un profond soupir de soulagement : il y avait bien quelques émotions diffuses qui me parvenaient, mais pas assez fortes pour me déranger.

J'avais découvert, lorsque j'étais dans mon internat de Manchester, que les murs semblait bloquer en partie ma perception des émotions. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je restais enfermé dans ma chambre.

Je fermais les yeux. Des courbes abstraites et colorées s'imprimèrent sur l'écran noir de mes paupières closes. Mais celles-ci finirent par s'effacer, signe que je retrouvais peu à peu mon calme.

Je rouvrais les yeux. Face à moi se tenait toujours la demoiselle perdue, impassible.
Pour la première fois depuis très longtemps, j'esquissais un début de sourire. A peine perceptible, certes, mais c'était déjà un début !

Je m'expliquais auprès de mon aînée :

-Quand on reçoit trop d'information, le cerveau a du mal à réagir. Que ce soit pour les cours, la musique, ou quoi que ce soit qui sollicite l'esprit produit cet effet. Mais dans le cas des émotions, qui sont des informations bien plus complexes, le contrecoup est beaucoup plus fort...

Je me relevais. Il était temps de trouver nos logements respectifs avant un hypothétique couvre-feu. Alors que je m'apprêtais à chercher une quelconque information quant à notre destination, je me retournais vers mon « accompagnatrice » : j'avais une question à lui poser.

-Juste pour savoir, quel poste occupez-vous au sein de l'établissement? lui demandais-je en attrapant ma valise posée par terre.

faire la suite du trajet, comme j'ai mené le truc jusqu'aux bâtiments. Et ma couleur, c'est [color=darkmagenta]Darkmagenta, mais comme c'est pas très lisible, j'vais utiliser Violet]
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