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- Mademoiselle ? Mademoiselle Keyla ?

Les doux rayons de soleil caressaient mes paupières closes et engourdis après une courte nuit de sommeil. Petit à petit, je déployais mes membres endormis. La soie glissait sur ma peau lisse. Déjà ? Le soleil s'était levé trop tôt à mon gout, comme d'habitude. Lorsque mes yeux s’entrouvrirent paresseusement je commençais à regretter ma virée nocturne entre amis de la veille. Doucement, je me relevais sur mon postérieur. Dorota, ma femme de chambre, ouvrait les rideaux cousus à la main, de mes fenêtres, probablement pour s'assurer que je ne replongerais pas dans mon sommeil comateux. Alors que j'étais encore assise dessus, mon doux oreiller me manquait déjà.

- Mademoiselle Keyla, vous avez une salle tête, comme chaque matin. Votre père vous attend dans la salle à manger principale pour prendre votre petit déjeuner en famille. Vous descendrez lorsque vous serez présentable, bien entendu.

En Famille ? Mon c*l. Mon géniteur allait encore me sermonner à propos du couvre feu non respecter de la veille. J'aurais dû me douter que le : "On en rediscutera demain !", n'allait pas rester en suspens bien longtemps. Au fur et à mesure que mes sens se réveillaient, je m'aperçus d'un bourdonnement incessant. Probablement, les travaux exigés par la maitresse de mon père, afin d'agrandir sa chambre. D'après elle, son espace vital était "deux fois plus petit" que celui de Madame Lindgren. Tout à fait normal, étant donner que pour l'instant, c'est MA mère, qui porte la bague au doigt.

- Tant que sa pouffiasse sera encore dans les parages, je ne bougerais pas un orteil pour mon soit disant "Père". Et puis, arrête de m'appeler : Mademoiselle Keyla, ça me gave, en particulier à mon réveil.

Son claquement de langue résonna dans ma tête, telle une alarme annonçant un incendie. J'avais trop ouvert ma bouche, encore. Il faudrait que j'apprenne à la fermer. Ce bourdonnement devenait de plus en plus fort. It's a Lie, A kiss with open eyes… Je baissais les yeux sur mon oreiller pour remarquer qu’un de mes écouteurs dépassait du dessous. Je m'étais surement endormie sur mon Ipod encore allumé. A moins que les ouvriers écoutaient du Jimmy Eat World à fond, ce dont j'en doute. J'essayais de le cacher, mais c'était trop tard, pour les yeux de lynx de Dorota, qui me l'arrachât des mains et le glissât dans la poche de son tablier.

- Mademoiselle Keyla ! Votre langage ! Ce genre de comportement vous sera désavantageux, croyez moi ! Et non, Mademoiselle Janis s'est retirée très tôt se matin. Je confisque ceci et le remettrais à Monsieur pour qu'il décide quoi en faire.

Cause toujours, tu m'intéresse. Grosse dinde. Comment je vais faire sans ma musique ? Je me glissais sur mes pieds et esquiva Dorotaa qui tenait mon peignoir entre ses mains.

- Mademoiselle ! Revenez ici ! Vous ne pouvez pas descendre ainsi !

J'attrapais mon jean de la veille pour l'enfiler par dessus le caleçon que je portais avant d'ouvrir les portes de ma chambre. Et dire qu'il y a des familles en Afrique qui vivent à 18 dans la chambre que ma mère m'avait imposée. "Plus petit, tu meurs !", disait elle, en se croyant drôle.

- Yo Man ! Yo ! Alors, Keyla ! Ça Farte ?

Oh non. Moi qui croyais que cet imbécile était déjà partis pour son cours de "Yoga". À mon avis, la prof de Yoga est beaucoup trop belle pour enseigner. C'est du jamais vu, alors accrochez vous, une femme mariée qui trompe son mari avec un certain Douglas, qui la trompe également avec sa prof de Yoga (Enfin bon, c'est une supposition pour l'instant, il faudrait que j'enquête, après tout, il n'y a rien à faire dans se trou pommé.) tandis que son mari la trompe avec une certaine Janis. Cherchez l'erreur. Et dire que j'avais une chance sur un milliard de tomber sur une telle famille de timbrés.

- Ouai, si tu veux mon pauvre Douglas. Mais, sérieux, évite de te la jouer cool, parce que, du haut de tes 45 ans … Ben … Ça fait plus pitiés qu'autre chose. Ah ouai, enfaite, c'était bon hier avec ma mère ?

Je sais, je suis vulgaire, mais ce mariage m'exaspère. A quoi bon se marier, si les deux "heureux époux" se trompent mutuellement ? Je glissais sous son bras (très odorant soit dit en passant) et finis de descendre les marches en marbres de l'escalier de l'aile droite, laissant ce crétin finis en plan devant ma grossièreté. Il m'a fallut 10 bonnes minutes pour arriver dans la salle à manger. Avant d'entrer dans la pièce, je sortis de la poche arrière de mon Jean une feuille de cahier arrachée. C'étais une page de mon journal intime lorsque j'avais 8 ans. Je la dépliais et la relisais. Je la connaissais par coeur tellement je l'avais lu. Le 27 Avril 2003 ... On était une vraie famille à cette époque et il a fallut qu'ils gachent tout. Mes parents étaient assis en face de l'autre à une table d'environs 6 mètres de longueur. Deux assiettes à moitiés vides étaient encore sur la table. Probablement celles de Janis et Douglas.

- Et bien, il t'en faut du temps pour te faire sortir de ton lit.

Et bien il t'en faut du temps pour te faire sortit de ton lit ? Et mon bonjour alors ? Bouffon. A première vu, je ne peux pas compter sur mon père pour un signe d'affection. Et sur ma mère …

- Keyla, mon Dieu, tes cheveux ! Mais dans quel état tu les as mis ? J'appelle mon coiffeur, il fait des miracles ! On verra si il est disponi…

- Tu reste assise.

En entendant le ton sec de mon père, ma mère frissonnât, et continuât son petit déjeuner, mine de rien. Je pris place sur mon misérable tabouret. Je m'en contente depuis que j'ai vendu ma chaise sur eBay afin d'acheter une place de concert pour The Pretty Reckless le mois dernier. De toute façon, un tabouret, une chaise datant du XVIème, que ce que ça change. Dans les deux cas mon derrière est bien reposer, et je trouve que mon tabouret et bien plus confortable que cette soit disant œuvre d'art.

-Tu étais encore en retard la nuit dernière.

- Je suis arrivée seulement un quart d'heure plus tard !

Si il savait que je m'étais glisser par la fenêtre une demi-heure après être rentrée pour ne retourner dans mon lit qu'au lever du jour… Je piquais avec ma fourchette le pain perdu que Martin, notre Chef, avait préparer ce matin. Martin … Il est surement mon seul ami dans cette baraque. Lui, et Caroline, mon ancienne femme de chambre qui s'occupait de moi depuis ma naissance, mais qui fut charger de s'occuper de MADEMOISELLE Janis.

- Nous avons discuté avec ta mère, de certaines décisions concernant ton éducation. Tu chahute en classe, tu es dans un état pitoyable tous les jours, sans parler de tes soit disant ‘’amis" qu'on ne voit jamais, probablement des racailles… & Blabla Blablabla, Blablabla & reBlabla Blablabla & Blablabla Blablabla, Keyla je te parle !

Je hochais la tête d'un ton lat. Il ne comprend rien à rien.

- Donc je disais que, Blablabla, Blabla Blabla, ça fait 16 ans que tu ne fais rien … Blabla

Si je chahute en cours, c'est que je m'ennuis, tout simplement. Et si je ne ramène pas mes amis à la maison, c'est que j'ai trop honte de ce qu'ils penseraient du palace dans lequel je vis. Ils penseraient que je ne suis qu'une autre petite bourge de Stockholm.

- En plus de revoir tes grands parents en France et au Japon tous les ans … Blabla Bla

Quoi ? C'est une faveur ça ? Mais ils m’obligent à aller jusqu'à Paris et Tokyo ! J'ai aucune envie de voir mes grands parents complètement sénils, moi. Et après c'est moi qui paye la note ? Mais il se prend pour qui ce blaireau ? A oui, c'est vrai. Pour mon père.

- J'en ai plus que marre de tous tes concerts, c'est le combientième cette semaine ? 3ème ?

- 4ème, répondit ma mère, en jouant du bout de sa fourchette avec ses œufs aux plats.

Je n’allais pas rater le concert de 30 Seconds to Mars. Pour une fois qu'ils passaient en Suède…

- Blabla Blabla Blabla Blabla & Blabla Blablabla Blablabla, et en plus de ton… pouvoir là, qui fait peur à ta mère de plus en plus … Blabla Blabla & Bla, on a décidé de t'envoyer dans un pensionnat au Japon, spécialisé dans les monstres, enfin d'après ce que j'ai entendu dire … et puis si …

- Oh là, Récapitule. Quoi ?

- Je ne te supporte plus, crois moi Keyla j'ai essayé. Mais il est temps pour toi de faire tes preuves.

- Un pensionnat de monstre tu dis ? Parce que c'est ce que je suis pour toi ?

Un peu de sentimentalisme ne lui ferra pas de mal à mon avis. J'attendais sa réponse patiemment. Les prochains mots qui sortiront de sa bouche décideront de la relation (déjà fragile) entre mon paternel et moi.

- Parce que faire sauter les fusibles dès que quelque chose te froisse, c'est pas une attitude de monstre ?

Au moins, je suis fixée.