Le soleil cognait dur dans mon dos, alors que je débarquais enfin dans cette école pour dégénérés. Il parait que des humains aussi y sont. S’ils veulent bien devenir mes esclaves, on pourrait très bien s’entendre cela dit. Je m’étais fait à cette idée depuis peu, et je maudissais mes parents à chaque pas qui me rapprochait de plus en plus de cet établissement. Mon sac de voyage sur le dos, Scarlett mon fidele Katana rangé dans son fourreau et une sucette à la bouche, j’entrais par la grande porte.

Hello les gens, Fail est dans la place ! J’entrais à l’intérieur et je me retenais de force pour ne pas rebrousser chemin. Devant moi se tenait le vide intersidéral. Je demandais s’il y avait quelqu’un, et n’obtint évidement aucune réponse. Ohé !! Mais où était donc passé le comité d’accueil ? Pas de banderole avec « Bienvenu mon petit chou » ? Pas de fille en extase me demandant ou j’achetais mon shampoing ? Pas de garçon en quête d’un ami aussi cool que moi ?

Même la secrétaire ne m’attendait pas. C’est abusé, je ne le crois pas. Le fait que je sois arrivé 5 heures en retard n’était pas une excuse valable pour ne pas venir m’accueillir enfin. Parce que c’est ma faute si l’avion a crashé en pleine mer japonaise ? C’est ma faute si j’ai du attendre les secours avec les autres passagers en voyant mes valises couler à pic ? Je n’ai pu sauver que mon katana et mes affaires dans la cabine, pourquoi ça n’arrivait qu’à moi ce genre de situation loufoque ?

Et je tiens à préciser qu’aucun soit disant Superheroes n’est venu nous aider !
Bref, j’allais donc quitter l’école en envoyant mes parents griller aux enfers quand la providence mit enfin une personne sur mon chemin. Un homme en tenue de laborantin était tapi dans l’ombre à m’observer. S’il était là depuis le début, il aurait pu venir me voir enfin. S’il était un monstre cheeseburger, je ne dis pas non, mais j’avais vraiment besoin de prendre mes repères :

- Hello Docteur, tu ne serais pas le comité d’accueil ? Où sont les ballons et gâteaux ?

Le laborantin me fixa d’un air très intéressé, sans relever mes propos il regarda dans tous les sens à la recherche de je ne sais quoi et me proposa une petite visite du campus. J’aurais préféré être accueilli par une charmante secrétaire, mais mieux valait faire contre mauvaise fortune bon cœur j’imagine. Il m’emmena dans une salle que je reconnu tout de suite comme le laboratoire.

-J’aimerais te montrer mon petit jardin secret, viens entre…

Découvrir son jardin secret ? Yeurk. Ce type commençait à me paraitre de plus en plus louche. J’entrais à l’intérieur en faisant mine de trouver le squelette, qui au passage me faisait un bras d’honneur, intéressant. Il referma la porte à clé et m’assomma proprement avec un bocal remplit de formol.

Je me réveillais avec une horrible douleur à la tête, j’étais bâillonné, ligoté sur une table, une lampe braquée sur moi. Ma première pensée : Pourquoi moi ? Par tous les enfers, mais laissez-moi respirer un peu putain !

-Tu es magnifique, je ferais de toi mon expérience ultime.

Il avait siroté quoi le docteur ? En tout cas ça devait être fort. Il était shooté au Doliprane ou quoi ? Personne ne lui a dit quand il était petit que les croquettes pour chiens étaient réservées aux chiens ?
Si j’avais mon katana sous la main, je n’en aurais fait qu’une bouché de Dr Jeckill . Mais un peu d’aide ne serait pas de refus…Quelqu’un entre. OUI !!!

Je me débats comme un malade et tente de prévenir par tous les moyens le nouvel inconnu. HELP ME !!!

Arthur marchait. Il avait l'impression de n'avoir fait que ça depuis son arrivée, et pourtant il détestait ça. Alors pourquoi marchait-il, cette fois-ci ? Oh, simplement parce que cet endroit était ridiculement trop grand, et qu'il s'était encore perdu. C'est dingue ce qu'il n'aimait pas ce pensionnat... Il avait quitté la salle de cours où il avait rencontré Ran Mao, avait fait plusieurs fois le tour des bâtiments, et était de retour... Dans les bâtiments destinés au cours. Il n'avait vraiment aucun sens de l'orientation, mais il faut dire que sans GPS, tout est beaucoup plus compliqué.

Et donc, il marchait. Il était passé devant des salles de cours banales, et avait trouvé une nouvelle aile qui était visiblement destinée à des laboratoires, le genre d'endroit immense, blanc et froid où tu t'amuses à disséquer un pauvre animal sans défense. Il n'avait aucune envie de rentrer à l'intérieur, cet endroit lui remémorant trop de souvenirs. Il s'apprêtait donc à simplement redescendre se perdre plus loin quand il entendit un boum.

Il s'arrêta, tendant l'oreille. On aurait dit des coups, comme si quelqu'un frappait un mur. Des travaux ? Non. Il y avait une voix, marmonnant une série de mot incompréhensible comme étouffée. Des coups ? Quelqu'un qui se débat ? Arthur se secoua la tête, non, c'était stupide. Il jetterait juste un œil... pour être sûr. Il entra dans le laboratoire: il était vide, mais une porte entrouverte menait vers une pièce plus obscure. Pas à pas, il s'en approcha, tandis que le stress - ou la peur ? - s'emparait de lui. Il regarda par l'entrebâillement...

Aussitôt, ses yeux s'écarquillèrent. Un jeune homme aux cheveux bicolores était ligoté, bâillonné, attaché, maltraité, etc. sur une table d'opération qui... D'ailleurs, pourquoi y avait-il une table d'opération ici ?! Enfin bref. La pièce était plutôt sombre, mais une lampe à l'éclat aveuglant était tournée vers le... patient ? Vers la victime. Et bien sûr, comme si cette vision n'était pas assez effrayante et louche, il fallait rajouter le type en blouse, effrayant et louche. Ce dernier détourna lentement le visage comme pour savoir qui l'avait dérangé pendant son hobby secret. La folie brillait dans son regard malfaisant, et il avait déjà empoigné un outil en métal à l'allure coupante.

Deux solutions se présentaient logiquement à Arthur. Sauver l'adolescent de la fin la plus terrible qui soit ou s'enfuir pour sa vie. Alors ? Et bien, Arthur avait très envie de se sauver, mais étrangement, ses jambes restèrent immobiles, et il resta debout, dans encadrement de la porte. La solution la plus stupide que l'on puisse trouver. Il eut envie de dire quelque chose, genre, pour sauver sa vie, mais les mots étaient, genre, complètement coincés dans sa gorge. Il tenta de bouger un petit doigt comme pour vérifier qu'il était toujours connecté à son corps, mais son cerveau refusait de se focaliser sur autre chose que le scientifique.

Il arriva le moment où il eut besoin de respirer puisqu'il s'était retenu tout ce temps. Il inspira un grand coup et se sentit soudain revivre. Il déglutit, cherchant ses mots, mais ne trouva rien d'autre à dire que:

"Bonjour"

... Euh ouais. Il eut envie de demander si ce qu'il voyait était normal, ou si un taré essayait vraiment de découper un innocent. Si ce dernier était bâillonné, c'était forcément qu'il était en danger, non ? A moins qu'il ne s'agisse d'une coutume bizarre de cet horrible endroit.

[HRP: Alors bon, désolé de faire mon boulet, mais j'ai commencé tous mes RP en noir... Donc ça serait cool que le scientifique utilise une autre couleur *chiantos-powa*]

Si je n’étais pas ligoté comme une saucisse avec du ketchup-moutarde en tant que couvre-chef, je me serais agenouillé pour remercier Dieu et sa divine providence. Au lieu de ça, je me suis tout simplement démonté le cou pour observer mon futur sauveur.
Hum…Dieu, il y a erreur sur la livraison là. J’ai demandé un héros, pourquoi tu m’envois un plouc ?

Qu’il avait fier allure : des cheveux de blondasse ébouriffés, des cul-de-bouteilles soudés au milieu d’un visage banal et des vêtements mal coupés. Le citoyen lambda par excellence. Son arrivée avait au moins le chic d’interrompre le savant fou avant son entreprise macabre sur ma petite personne.

Allez Blondie, tu dois certainement remarquer la merdouillasse dans laquelle je suis non ? Alors lance donc un appel SOS et rapplique la meute pour me sauver la peau ou bien enlève ta tenue de Clark Kent et deviens superman. Alors qu’est-ce que tu attends, dis quelque chose !

Bonjour, dit le nouvel arrivant.

Dieu, sale despote, tu sais où je me la mets ta divine providence ?! Ce sale blanc bec débarque comme une fleur au milieu du pot et ne trouve rien de mieux à dire que "Bonjour" ? Depuis quand le monde s’est-il mit à tourner à l’envers ?
Docteur en avait lâché son scalpel, je le rattrapais puis le dissimulait du mieux que je pus sous moi. Je remarquais ainsi au passage que j’étais torse nu. J’espère que le scientifique n’a retiré que le haut, histoire de ne pas courir dans le campus nu comme un ver. On avait vu mieux comme premier jour non ?

Tout en essayant de me détacher discrètement- les deux zozos ne bougeaient pas d’un poil- je bougeais frénétiquement la tête pour faire descendre le bâillon. La situation en était presque risible, la peur m’avait complètement déserté. Peut être parce que je n’étais plus seul ou bien parce que le savant ressemblait vraiment à un hibou lorsque la lumière était braquée sur lui. Etant à nouveau doué de la parole, je m’adressais au blondinet :

Salut vieux, je suis un nouveau dans cette école, tu veux te joindre à ma fête de bienvenue ? Lançais-je ironiquement.

Docteur ne bougeait toujours pas, il semblait en pleine transe, ce qui ne m’étonnait guère d’un gars échappé de l’asile de fou. Blondie quand à lui, commença enfin à bouger, je lui lance :

Bon, tu vas faire le pot de fleur encore longtemps ou tu veux que je vienne t’arroser ? Sois tu te tailles en appelant de l’aide, soit tu égorges le vieux hibou à coté de moi alors ?

Docteur Jeckill sort lui aussi enfin de sa léthargie, aie aie aie...j’espère que Blondie sait courir vite.

Ayant récupéré ses capacités habituelles - et donc n'étant plus un légume figé par la stupeur - Arthur analysa la situation du mieux qu'il put. Le scientifique - qu'il décida d'appeler Z comme zinzin pour réorganiser tout ce foutoir - était pour l'instant immobile. Il était forcément un peu dingue - après tout, c'est anormal de découper les gens - ce qui expliquait son temps de réaction considérable - supérieur à celui d'Arthur, c'est dire ! La pièce était dans l'obscurité et était assez étroite, mais une porte dans le fond devait mener au laboratoire d'à côté. Cet endroit devait donc être à la base une sorte de remise et devait contenir tout le matériel. C'était déjà extraordinaire que Z ait réussi à faire rentrer ce qui ressemble plus à une table de torture qu'une table d'opération.

Le jeune homme - qu'il décida d'appeler V comme victime pour réorganiser tout ce foutoir encore une fois - le regardait avec un air désespéré... Désespéré de tant de stupidité à vrai dire. L'objet coupant - qu'il décida de ne pas appeler parce qu'après tout ce n'était qu'un objet - tomba des mains de Z et V - on ne sait comment vu qu'il était ligoté - réussi miraculeusement à se débrouiller pour le récupérer. Il le cacha comme il put dans son dos. Au passage, Arthur remarqua qu'il était torse nu, sans doute pour... faciliter la découpe.

Derrière lui, la porte se refermait lentement. S'il courait - puisque maintenant il en était capable - il pourrait s'échapper. Il serait en mesure d'aller alarmer le personnel de sécurité - comme ce type qui l'avait aidé à trouver sa chambre - seulement, il semblait que tous les bâtiments étaient vides quand on avait besoin d'aide. Hurler semblait parfaitement inutile, et ça risquait de réveiller Z de sa torpeur.

"Salut vieux, je suis un nouveau dans cette école, tu veux te joindre à ma fête de bienvenue ?" dit V d'une voix moqueuse. Il avait réussi - après moult galères - à se débarrasser de son bâillon.

Ce type... Sérieusement ? Il était en danger de mort ou pire, et il faisait encore des remarques désagréables ? Il méritait qu'Arthur l'abandonne simplement...

"Tu ressembles à une chenille qui se tortille dans tous les sens pour s'échapper" répondit-il avec un sourire agacé, "Et tu te permets encore de faire de l'humour ?"

Malgré ça, il savait à quel point c'était désagréable d'arriver dans cet endroit immense sans aucune indication, sans croiser personne. Alors, en plus, lorsque celui qu'on croise essaye de vous découper au scalpel...

"Bon, tu vas faire le pot de fleur encore longtemps ou tu veux que je vienne t’arroser ? Sois tu te tailles en appelant de l’aide, soit tu égorges le vieux hibou à coté de moi, alors ?"

Il eut soudain une idée. Il était hors de question maintenant d'abandonner V, ça serait lâche et complètement inutile - après tout, s'il échappait à Z et si V était encore en vie après ça, il voudrait le tuer pour l'avoir laissé tomber. Et puis, il n'était pas comme les gens de ce pensionnat, il n'avait pas de super pouvoir ou autre... D'ailleurs, ce type là n'avait pas l'air d'en avoir non plus, sinon il n'en serait pas là. Ceci dit, s'il arrivait à impressionner Z, les choses pourraient peut-être s'arranger ? De toute façon, la porte s'était refermée dans un claquement, il n'avait pas d'autres choix. Le tortionnaire semblait avoir repris ses capacités.

"Toi, là, en blouse ! Arrête cette torture ou tu regretteras d'être né !! Je suis très puissant !!" dit-il en prenant un air important qui le rendit plus ridicule qu'il ne l'était déjà.

Il avait parlé si vite qu'il avala sa salive de travers et toussa après avoir manqué de s'étouffer. Décidément, il n'avait pas le profil. Si jamais Z arrivait à gober ça, ça serait vraiment grave ! Mais il ne perdit pas l'espoir de récupérer quelques instants de vie à V. Il sortit de sa sacoche qu'il avait pris avec lui et en sortit un vieux livre et prit un sourire mystérieux. Il avait souvent essayé de faire des rituels dans sa cave. Oh, bien sûr, ils avaient tous échoué, mais bon. Il l'ouvrit et dit:

"Je peux invoquer le Diable et il t'arrachera les yeux, te brisera les membres et te dévorera vivant !" et il partit dans un rire sadique. Dans une pièce éclairée avec une bonne ambiance, ça aurait été absolument comique. Mais il croyait en ses chances d'impressionner Z dans un endroit pareil.

Bien, Docteur Jeckill s’intéresse à Mister Lambda qui semblait analyser la situation par ses lunettes 3D. Tant mieux, cela me laissait tout le temps qu’il faut pour défaire mes liens. Argh…du caoutchouc bien résistant, j’étais allergique au caoutchouc. Si par miracle je sortais indem de ce bousier, de larges bandes rouges de cloques maculeront mon torse d’albâtre pendant des semaines. Et merde, j’aurais envie de me gratter pendant un moment, et quelqu’un paieras pour ça. Je le jure.

Toujours est-il que Blondie ne m’avait pas abandonné à mon triste sort. Tant mieux pour lui. Il aurait passé un très mauvais quart d’heure si, par l’opération du saint esprit, je m’en sortais vivant. Il prit une pause de défenseur de la paix genre Bioman et clama vigoureusement :

Toi, là, en blouse ! Arrête cette torture ou tu regretteras d'être né !!

Oh mon dieu j’ai peur. Aller tu peux faire mieux que ça…

Je suis très puissant !!

Seigneur
Alors là, si Docteur prend ses jambes à son cou, je mords ma langue et m’étouffe avec le bout sur le champ. Me faire capturer par un tel gland serait un déshonneur qui me poursuivrait pendant 100 ans. Le pire dans tout ça. C’est que son acte héroïque pour me laisser au moins quelques instants de répit s’est soldé par une quinte de toux. Quel échec.

Tout à coup, une illumination me vint. Mais oui ! Blondie était surement un fier adepte de Sun Tzu , le célèbre auteur de L’art de la guerre. Blondie avait une stratégie : il se laisse volontairement sous-estimé par l’adversaire pour mieux lui faire baisser sa garde. Cet acte très ingénieux a fait remonter Blondie dans mon estime. Mais surtout, je me félicitais d’avoir vu claire dans son jeu, dieu que j’étais fort et intelligent. Einstein à coté de moi, c’est de la petite bière. Il faut dire qu’avec ma poisse qui me colle telle une sangsue, sans un minimum d’intelligence je serais déjà mort.

Regarde, il est désarmé, tu peux faire sortir tes griffes, tes crocs ou ton jet de glace. Parce que je suis certain que tu as un pouvoir extraordinaire. Dieu ne peux pas t’avoir doté d’un physique si normal sans un atout puissant. Qu’est-ce que t’attends, c’est ton instant de gloire, sort ton superpouvoir !!!

D’un geste de prestidigitateur, Blondie sortie quelque chose de son sac à malice, un silex ? Un sniper ? Un bazooka ? Une paire de griffe portable ???
Un vieux livre…tout moisi, presque rongé par les mites.
Il sourit en brandissant son ouvrage, à croire qu’il tenait les tables de la loi :

Je peux invoquer le Diable et il t'arrachera les yeux, te brisera les membres et te dévorera vivant !, dit-il en partant dans un rire sadique.

Ah ouais ? Le diable ? Il peut vraiment l’invoquer ? C’est trop cool ça. J’ai bien envie de lui prêter allégeance depuis le sale coup que l’autre Dieu m’a fait. Bon il m’a fait vivre pas mal de choses horrible le bon Dieu, mais le coup du savant a été la goutte de trop.
Je ne serais plus un gentil petit samaritain, mais l’ai-je été un jour ? Par contre je préfèrerais ne pas devenir un monstre, les cornes, la queue en flèche et la peau rouge, pas très glamour tout ça…

En attendant mes liens indéliables se sont déliés. Merci le scalpel coupant ! J’allais l’embrasser lorsqu’une vision plus détaillée de ce foutu scalpel m’interrompit. Yeurk ! Il y avait des bouts de viandes séchées, et une odeur…franchement, il aurait pu faire la vaisselle après manger. Même si ça m’étonnerais que ce morceau ai été le reste de son dernier repas brrr…

Trêve de tergiversions mentales ; discrètement, j’ôte les dernières bandes de caoutchouc en grimaçant de douleur et d’un bond je saute sur le savant fou.

Qu’est-ce que t’attends ?? Invoque Satan et dis lui de nous débarrasser de lui vite !, criais-je à Blondie.

J’avais mal calculé mon coup, Docteur était dopé aux anabolisants car il possédait une force quasi-surhumaine. Je n’étais pas Hulk moi, tout ce que je pouvais faire, c’était bloquer sa gorge et le menacer avec mon scalpel en attendant que Merlin veuille bien se mettre au travail. Mais cela ne lui fit ni chaud ni froid. Docteur tentait de se débarrasser de moi malgré les entailles au couteau que je lui administrais, il rugissait comme une bête :

T’attends pas la Saint Glin-Glin? Dépêche, ce type c’est Hulk ! Alors ? Le diable est coincé dans les embouteillages ??

Je sens mes bras glisser, attention, je vais lâcher…

Arthur était occupé à observer la réaction de Z et n'avait pas remarqué que V avait -miraculeusement puisqu'il était ligoté à mort avec du caoutchouc impossible à détacher- réussi à défaire ses liens et s'était relevé. Avant même qu'il ait pu dire quoi que ce soit, la victime... Se jeta stupidement sur le scientifique.

"Qu’est-ce que t’attends ?? Invoque Satan et dis lui de nous débarrasser de lui vite !" cria-t-il.

"Putain mais t'es vraiment trop con !!" lui gueula-t-il en retour.

Il n'aurait jamais cru que le type victimisé qui envoyait des remarques sarcastiques depuis tout à l'heure serait assez stupide pour se suicider sur Z quand Arthur essayait de le sauver. Ça l'énerva au plus au point, et il dut se retenir violemment de ne pas assommer l'autre crétin avec son vieux bouquin.

"Non, mais sérieusement, qu'est-ce que t'as dans le crâne ?! Tu crois que te jeter sur lui va faire avancer les choses ?! T'es vraiment le type le plus stupide que j'ai jamais rencontré !!"

Comme c'était prévu depuis des siècles, Z se défendit avec une force... anormale et faillit envoyer valser V, qui se cramponnait à son dos. Le scalpel tailladait aveuglement le cou et le visage du scientifique, mais les entailles étaient superficielles, et il remuait dans tous les sens. L'outil tranchant vola à travers la pièce, et V se retrouva désarmé.

"T’attends pas la Saint Glin-Glin? Dépêche, ce type c’est Hulk ! Alors ? Le diable est coincé dans les embouteillages ??"

Plus facile à dire qu'à faire ! Ses plans étaient tombés à l'eau. Il devait se dépêcher de trouver une combine... V tomba à terre. Z, comme si il était entré en mode berserk, se jeta sur lui avec des grognements bestiaux qui n'avaient rien d'humain. Tout ce qu'il restait à faire, c'était de l'empêcher de dévorer vivant le bicolore.

Arthur jeta son livre par terre. Il n'y avait plus rien à faire, la ruse ne servait plus à rien. Il se jeta sur Z et le mordit au cou. Tant qu'à faire, autant qu'il le prenne pour cible: à la différence de V, il ne sentirait pas les coups.

"Si je meurs, je te hanterai toute ta vie !"

Il donna autant de coups que sa position lui permettait. Il ne fallut pas longtemps pour que Z l'envoie valser par dessus son épaule et il se retrouva allongé sur le dos. Il était tellement énervé qu'il était à deux doigts de baver de rage. Il voulait exploser Z pour avoir oser essayer de découper quelqu'un, et quand ce sera fait, il explosera monsieur fauteur de troubles pour avoir osé faire rater un plan si bien préparé. Et après ça, il s'explosera lui-même pour avoir explosé un innocent un peu stupide. Il se releva, préparé à faire l'erreur la plus idiote de toute son existence: s'acharner sur ce gros type costaud sans même réfléchir à quoi faire.

[HRP: Pardon, c'est assez court ><']

Je le croyais pas…Ce type avait menti comme un arracheur de dent. Et moi, pauvre petit naïf que je suis, je l’ai cru. Jeteur de sort mon cul !! Sa mère ne lui a jamais dit qu’il serait entrainé dans les abysses profondes s’il mentait à tout va ?! Mais pourquoi m’a-t-on refilé un tel plouc pour sauveur ? Il faudra que je discute avec le directeur des anges gardiens, parce que le mien a complètement chaumé. Je n’ai pas toujours été gentil je l’admets, j’ai persécuté les faibles, volé les riches et méprisé les pauvres, emmerdé les filles et abandonné les études mais je ne méritais pas tant de malheur enfin.

Docteur m’envoya sans ménagement valser à travers la pièce comme un vulgaire sac à patate ce qui eut pour effet de m’assommer à moitié. Pourquoi n’y avait-il pas de coussin pour amortir ma chute comme dans les films ? Et je fais quoi si je meurs sur le coup hein ? Le monde se met à tourner autour de moi, prémices d’une hémorragie ? Pitié noooon…

Il en avait de bonne le pseudo-magicien à me traiter d’immonde stupidité, j’espère qu’il crèvera dans les pires atrocités qui soient. Je laisse ce soin à Docteur en attendant que le monde s’arrête de tourner. Allez docteur dépêche-toi d’abattre ce menteur, quitte à changer de camp, autant rester chez les moins énervants...

"Si je meurs, je te hanterai toute ta vie !"

Ah non, j’ai reçu ma dose de malheur pour la vie, je n’ai pas envie de me rajouter un esprit maudit sur le dos. Tant pis je n’ai pas le choix, il faut trouver quelque chose pour assommer-ou tuer- le savant, mais quoi ? Et ma tête qui me faisait un mal de chien, j’essayais de me relever sans succès. Il me fallait un peu de temps pour réfléchir à la situation et récupérer .Pendant ce temps, Blondie exploitait la technique des désespérés, à savoir foncer dans le tas. Mais n’avait-t-il pas remarqué la distance à laquelle j’ai été éjecté ? Il allait se faire battre en un rien de temps lui aussi, quel imbécile.

Mais contre toute attente Blondie se défendais plutôt bien, en fait il n’avait même pas l’air de souffrir des coups infligés par le savant fou. Comment cela se faisait-il ? C’était un Terminator ou quoi ? Blondie arrivait presque à se battre à armes égales avec Docteur. Mais si je laissais le combat continuer, ils s’entretueraient tous les deux. Que pouvais-je faire ? Je n’étais qu’un petit nouveau, sans force ni volonté, un petit homme invisible de rien du t…Homme invisible ?

Mais oui, pourquoi n’y avais-je pas penser ? C’est surement parce que Blondie m’avait déconcentré, sinon j’aurais déjà utilisé mon pouvoir, oui. Tout était de sa faute, si nous nous en sortions vivant par le plus grand des miracles, je lui ferais sa fête. Mon mal de crane ne tarda pas à s’arrêter et je pus me rendre invisible en toute discrétion.

Parfait, maintenant cher corps, si ta mission consiste à te lever, chercher un objet de forme très pointue de préférence et le planter directement dans la cervelle du Doc, es-tu prêt ?

Les deux combattants ne semblaient pas encore avoir remarqué ma non-présence, tant mieux cela me laissait le temps de chercher un outil de torture dans le trousseau du savant et m’approcher discrètement derrière lui. Et illico presto je lui plantais des cisailles longues comme mon bras dans le dos. Mon plan était parfait, il s’écroula comme une masse, le sang coulant rapidement autour de lui. Magnifique.

Je redevins visible, ressortit la cisaille et la passa par-dessus mes épaules en prenant une pose de conquérant –un pied sur le corps-:

-Ne me remercie pas, dis-je à Blondie avec un air cool et blasé.

Voyant que le lunetteux n’allait pas prendre de photo, je me débarrassais des cisailles aux pointes couleur vermeil et me rapprochais du corps en priant pour qu’il soit bel et bien mort…

[HRP: excuse-moi pour le retard, j'ai eu une semaine très chargée mais je sais que ce n'est pas une excuse, encore désolé ...]

Le combat ne progressait pas. Z frappait à l'aveuglette, et Arthur faisait de même. Tout ce bazar aurait pu durer encore longtemps si... Si le scientifique ne s'était pas écroulé au sol pour une raison inconnue. Immobilisé par la surprise, il le regarda s'effondrer comme une masse, avant de remarquer le sang qui inondait sa blouse. Une tâche de sang grandissait au milieu de sa poitrine, tandis que l'homme rugissait de douleur - sans doute pour la dernière fois. Et là, le bicolore sortit de nul part.

Quand je dis nul part, c'était réellement nul part ! Il n'y avait personne derrière Z, et pouf ! Soudain, il y avait quelqu'un... Comme si il venait de se téléporter ou je ne sais quoi encore. De plus en plus surpris, Arthur resta immobile, face à V. Il se tenait comme un héros ayant fait quelque chose d'extraordinaire, un pied sur le cadavre, un long objet coupant posé sur son épaule (et qui au passage inondait son torse nu de l'immonde sang du scientifique. Il fallait vraiment être stupide pour se mettre dans cette position).

"Ne me remercie pas", dit-il.

Il se fichait de lui ? C'était lui, la victime, et il fallait que lui le remercie ?! Si il était capable d'un truc pareil... Pourquoi il ne l'avait pas fait avant ? Tout ce qu'il eut envie de faire était de l'étrangler. Le bicolore se baissait pour vérifier que le sale type était bien mort, comme si ce qu'il venait de faire était la solution la plus logique qui soit, comme si c'était parfaitement normal...

Arthur se reprit de sa surprise, excessivement énervé. Il souleva V par le col (Enfin, il le redressa un peu... Après tout, il était plus petit et moins fort que lui), et dit d'une voix qui tremblait sous la colère:

"Tu te fous de ma gueule ?"

Il lui colla un coup de poing dans la mâchoire et le secoua comme il put.

"Tu te fous vraiment de ma gueule ?! C'était quoi ça ?! Si t'es capable de te débrouiller seul, met pas d'autres gens en danger, crétin !"

Il le lâcha, se retenant violemment de ne pas se jeter sur lui. De toute façon, après ça, il se prendrait sans doute un coup. Et si c'était le cas, ça lui donnerait une bonne excuse pour riposter.

[HRP: Np' ^^]

Doc était tout ce qu’il y avait de plus mort, parfait. Je ne regrettais en aucun cas d’avoir prit une vie, parce que lui n’était pas une grande perte pour l’humanité. Au contraire, le monde devrait me desservir la médaille du sauveur des faibles. Sur combien de personne avait-il fait ses maudites expériences hein ? En fait, la mairie militant pour la paix devrait faire de moi un symbole, et instaurer un jour férié en mon honneur…

Sur ces belles pensées, j’allais me relever en me demandant comment faire disparaitre le corps et me chercher un bout de tissu à mettre histoire de cacher mes marques d’allergies disgracieuses lorsque je sentis une pression au niveau de la trachée.

"Tu te fous de ma gueule ?"

Hein ? J’avais buté le type qui était sur le point de l’achever et voilà comment il me remerciait ?

Sans rien comprendre, je me recevais dans la minute qui suivait un coup de poing en pleine poire. Mon mal de crane revint immédiatement à la charge, de plus, me secouer dans tous les sens n’arrangeait en aucun cas mon affaire. Le petit lunetteux était vraiment hors de lui, un colérique de nature ? Et ben mierde alors…

"Tu te fous vraiment de ma gueule ?! C'était quoi ça ?! Si t'es capable de te débrouiller seul, met pas d'autres gens en danger, crétin !"

Puis Blondie me repousse sans ménagement, l’air de se retenir de me sauter au coup. J’évitais de bouger, essayant d’endiguer ma douleur à la tête. Il faudra vraiment que j’aille passer des tests à l’hôpital. En attendant je n’allais certainement pas me laisser tabasser par cet abruti. Je venais à peine de sortir d’un grave danger de mort, ce n’était pas pour me faire achever par le citoyen lambda. Je léchais le sang qui coulait le long de mes lèvres d’un air indifférent, -mais putain ce que ça faisait mal !- et lui lançait un regard méprisant de dégout :

-J’avoue que ton aide ne m’a pas été très précieuse, si j’avais su que tu réagirais comme ça j’aurais attendu que le fou en finisse avec toi avant de le buter.

Ma vision se troublait et un essaim d’abeille faisait la fiesta dans ma tête, à un tel point que je dus m’interrompre un instant. Ce sale couac ne m’avait pas raté, en plein dans les zones douloureuses. Que je me batte contre lui ou un bébé de 4 ans armé d’un bavoir, le résultat serait le même. Je me ferais battre à plat de couture. Tout en m’asseyant sur le cadavre pour essayer d’endiguer la douleur, je lui dis d’une voix lasse et souffrante :

-Vas-y frappe-moi, roue-moi de coup, crache-moi à la figure et abandonne ma carcasse avec mon voisin le cadavre. Mais si je suis toujours vivant, je me relèverais et je te ferais payer cher cette charité.

Ce n’était pas une menace à prendre à la légère, ce gars, je me le jurais de ne pas le laisser vivre encore très longtemps. Oui, quand je guérirais de mes blessures, si un jour je le croisais, il regretterait d’avoir porté la main sur moi.

Je lançais un regard provocant à Blondie, attendant son attaque ou son abandon. J’espérais secrètement qu’il éradique la douleur en me tuant, après tout je n’attendais plus grand-chose de cette vie de malheur. Je n’avais même pas envie de rester dans ce campus effrayant qui laissait entrer n’importe qui et n’assurait même pas la survie de ses propres élèves.

Le bicolore, malgré son allure de zombie, se permit de le regarder de haut avec tout le mépris dont il était capable.

"J’avoue que ton aide ne m’a pas été très précieuse, si j’avais su que tu réagirais comme ça j’aurais attendu que le fou en finisse avec toi avant de le buter"

Son état était vraiment horrible, et il fut forcé de s'asseoir. Son visage était extrêmement pâle, contrastant avec les traces écarlates mêlant son sang et celui du cadavre. C'était assez laid à voir, à vrai dire, mais Arthur se ferait le plaisir de supporter le spectacle.

"Vas-y frappe-moi, roue-moi de coup, crache-moi à la figure et abandonne ma carcasse avec mon voisin le cadavre. Mais si je suis toujours vivant, je me relèverai et je te ferai payer cher cette charité."

Arthur n'avait aucune idée d'où sortait cette idée: il ne l'avait pas menacé de mort, loin de là, et n'aurait jamais craché sur un corps, même d'un ennemi ! Quel acte irrespectueux ! Cependant, il prit la menace à cœur - façon de parler, après tout, ce n'est pas comme si il en avait un - et répondit:

"Ça serait avec plaisir que je t'aurais exaucé" répondit-il, "mais je préfère encore te regarder crever lentement."

En vérité, il détestait l'idée d'achever quelqu'un. Bicolore était blessé, et s'occuper de le finir alors qu'il était affaibli était un acte déloyal. Il avait beau être une enflure, Arthur ne s'abaisserait pas à profiter de ce genre de situation. Il préférerais que le type - dont il ne connaissait toujours pas le nom et d'ailleurs il s'en fichait pas mal - soit remis sur pieds, et qu'ils s'entretuent après. Ou même, qu'il disparaisse et ne croise plus jamais son chemin.

Malgré que son vœu le plus cher soit de l'exploser et de s'enfuir en courant, Arthur ne pouvait empêcher d'être curieux... Vous savez, cette pointe d'intérêt qui vient vous embêter pendant que vous rêviez tranquillement d'exterminer un type qui vous importune... Oui, V - qui n'était plus vraiment une victime - aurait pu s'occuper lui-même de Z au lieu de mettre en danger le premier type qui passait, mais la question était: comment s'en était-il occupé ? Apparaître comme ça de nul part... Pour l'attaquer par derrière... C'était carrément flippant, et impressionnant.

Il n'avait aucune idée de comment réagir: Abandonner ce pauvre type après l'avoir vu en danger de mort n'était pas très héroïque. L'achever, il s'y refusait. Il n'avait aucune envie de l'aider non plus, mais le regarder mourir lentement n'était pas très agréable, et il serait pris de remords. Alors que pouvait-il faire ?

"Si tu t'excuses pour t'être conduit en imbécile, je réfléchirai à t'aider. Sinon, je te laisse crever ici, et je fermerai la porte à clé derrière moi. Ça me gênerait que tu viennes te venger, tu vois, parce que je ne fais pas le poids. Remarque que si tu arrives à t'en sortir, je combattrai avec plaisir, parce que tu m'énerves au plus haut point."

Il ramassa le grimoire qui gisait au sol. La couverture avait eu le malheur de se faire asperger de sang. Il le fourra délicatement dans son sac, et, la main sur la poignée, attendit de se faire prier de partir.

Je ne sais pas pourquoi- non en fait je le sais parfaitement- ce type me sort par les trous de nez. Il n’avait franchement aucune pitié, quand bien même je n’en voudrais pas.

"Ça serait avec plaisir que je t'aurais exaucé" me répondit-il, "mais je préfère encore te regarder crever lentement."

N’est-ce pas la preuve que les citoyens lambda cachent bien leur jeu ? Au fond ce sont tous des pourris, ils ne veulent simplement pas que le monde le sache sinon ils seraient tous éradiqués j’en suis sur. Blondie était pourris jusqu’à la moelle, une telle crevure ne pouvait pas se permettre de fouler le même sol que moi. Un jour, je corrigerais cet affront, oui un jour…

"Si tu t'excuses pour t'être conduit en imbécile, je réfléchirai à t'aider. Sinon, je te laisse crever ici, et je fermerai la porte à clé derrière moi.

Non seulement cette pourriture souhaitait me voir mort, mais en plus il voulait souiller ma fierté ? Plutôt crever !

Ça me gênerait que tu viennes te venger, tu vois, parce que je ne fais pas le poids. Remarque que si tu arrives à t'en sortir, je combattrai avec plaisir, parce que tu m'énerves au plus haut point."

Que répondre à ça ? Mes blessures me faisaient trop souffrir pour mourir lentement ici, et ma maudite langue de vipère n’était pas prête à s’excuser. Blondie ramassa son bouquin rongé par les mites et s’arrêta sur le pas de la porte, me mettant au défi de lui demander de rester. Je méprise et j’exècre les choix cornéliens bien plus que ce lunetteux. Mais l’homme devait faire face à tous les pires vices, même dans l’adversité, contre vents et marées il devait s’accommoder de tout. C’est sur cette maxime religieuse que j’entamais mon discours de défense :

-Je ne m’excuserais pas, commençais-je lentement, parce que je ne vois pas dans quelle circonstance j’aurais agis comme un imbécile. Sauf peut être en t’ayant sauvé…Enfin bref, ce laborantin m’avait proposé une visite et je l’ai suivi comme tout petit nouveau le ferait.

J’étais admiratif devant cette explication qui m’a permit d’éviter de m’écorcher la langue en m’excusant. Mais pour couper l’herbe sous le pied de Blondie qui ne manquerait pas d’insister, je continuais sur ma lancée :

-Je ne te retiendrais pas plus longtemps, si tu veux partir fais-le mais je ne t’en voudrais pas si tu appelais un médecin ou shaman guérisseur.

Je le regardais partir lorsque mon regard tomba soudain sur le corps qui me faisait office de chaise. Merde, c’est vrai ça, malgré la folie du docteur j’avais quand même tué un être humain:

-Par contre on fait quoi du cadavre ?, demandais-je à Blondie avant qu’il ne s’en aille, J’ai pas trop envie de passer par la case prison, et tu es mon complice dans cette affaire. Si tu tiens à rester dans ce campus, tu ferais mieux de m’aider à cacher le corps.

Je jetais un regard circulaire autour de moi, si on pouvait le jeter à la déchetterie du coin, le corps se fera bouffer par les vautours avant l’arrivée des éboueurs. Mais il fallait trouver un moyen de sortir le corps sans alerter les élèves et les profs. Puis je regardais les instruments de tortures sur la table d’opération. Et si nous le coupions en morceau et cachions les morceaux dans plusieurs sacs poubelle ? Il faudra également nettoyer le laboratoire, le sol était maculé de sang. Comme moi d’ailleurs.
Je regardais ma main dégoulinante de sang, puis mon torse…seigneur je ne devais pas être beau à voir. Je me levais et me dirigeait lentement vers un lavabo histoire de me refaire une beauté, façon de parler, tout en proposant mon idée des sacs poubelles à Blondie pour finir sur un banal :

-T’en pense quoi ?

S’il avait une autre idée, j’étais preneur.

Je me sentais de plus en plus ridicule à mesures d’exposer mes plans au gars en face de moi. Non seulement il semblait n’en avoir rien à faire mais en plus il se permettait de les dénigrer :

"Ah, euh..., il se racle la gorge, c'est nul, et puis, c'était de la légitime défense !!"

Lâche donc cette foutue porte Blondie, tu commences à me courir de nouveau sur le haricot, tu le sais ? Cet olibrius ne semblait pas en meilleur forme que moi-même, c’est surement cela qui m’empêchait de lui sauter dessus. Bah, dans la vie, il fallait savoir faire des concessions non ?

"Du coup, tu crains rien, on a juste à livrer le... le corps à la police et puis c'est tout. Je suis le seul témoin donc c'est bon. Y'a sans doute une infirmerie quelque part, si tu erres quelques heures tu finiras par la trouver. Ou au pire, j'appelle le SAMU. T'as quels symptômes, à part nager dans ton sang ?"

Nous étions tous les deux à bout, la force de me battre me quittait petit à petit et Blondie proposait gentiment son aide. Pourquoi la refuser par pure fierté décalée ? Les méchants ont toujours perdu à cause de leur orgueil mal placé. Je ne ferais jamais cette erreur. Il préparait déjà son bip, prêt à l’emploi, parfait. Ne gâchons pas d’aussi bonnes intentions :

-J’ai une légère commotion cérébrale, le torse barré de cloques, les mains lacérées…, dis-je en faisant un bref examen. Je dois avoir une ou deux cotes brisées et c’est tout, ah non, j’ai la mâchoire dans un sale état. Je te remercie d’ailleurs, grâce à toi je mangerais de la bouillie pendant un mois.

Un coin de ma bouche enflait à vue d'oeil mais j’exagérais quand même un peu histoire de lui inspirer un semblant de culpabilité -une semaine de bouillie me suffirait amplement-, toujours est-il que j’arrivais à garder une attitude digne et indifférente. Intérieurement, je souffrais le martyre…

- C’est surtout la tête qui m’inquiète.

En effet, je commençais à voir deux Blondie…pitié non, déjà qu’un seul était énervant à regarder, alors un jumeau…Je préférais fermer les yeux tout en me tenant les deux cotés de la tête. Un essaim d’abeille avait élu domicile dans ma pauvre caboche. Inutile de demander à Blondie comment il se portait, tant qu’il pouvait marcher droit je supposais qu’il n’avait pas subit trop de dommage. En ce qui concernait le cadavre pourrissant :

-Je te fais confiance pour appeler les flics alors, mais si je finis au trou…

Un nouvel élan de douleur m’empêcha de continuer ma menace. Tant pis, je supposais qu’il avait bien compris le message. J’avais eu suffisamment de problème avec la police pour les vingt prochaines années. Maintenant que tout était réglé, fallait-il engager un semblant de conversation ? Ici, dans ce laboratoire qui puait la mort et le sang, on avait vu mieux comme réception mondaine tout de même. Le mieux n’était-il pas de mettre une séparation définitive entre nous ? Je préférais laisser l’honneur de choisir à Blondie, après tout quoi qu’il arrivait j’étais condamné à attendre les secours sur mon ami le cadavre.

[HRP: Mais oui ne t'inquiète pas, on a tous une vie et on est tous crevé surtout en période de fin d'année scolaire et exam, je te comprends u_u]

Arthur écouta sans broncher la liste des bobos du bicolore, et sourit lorsqu'il lui parla de sa mâchoire. Puis il tapa un numéro sur son portable. Machin s'affaiblissait à chaque seconde qui passait à cause de tant de pertes sanguines.

"C'est pas rien. Mieux vaut d'abord appeler les secours. De toute façon, Hulk est mort, il peut attendre !"

On ne tarda pas à décrocher.

"Allo ?"

"Bonjour, je suis Arthur Kirkland. Je suis au pensionnat Tsuruko et mon camarade (il toussa un coup) est gravement blessé. Tête explosée, cloques, et y'a aussi du dégât à l'intérieur. Il n'est pas en état de bouger, il faudra monter au niveau des laboratoires et suivre l'odeur. C'est dégueulasse ici. Pas de danger immédiat, il peut tenir quelques minutes encore."

"Nous arrivons. Vous pouvez raccrocher."

Puis il composa le numéro de la police.

"Allo ?"

"Bonjour, je suis Arthur Kirkland, répéta-t-il, au pensionnat Tsuruko. Je suis accompagné d'un autre pensionnaire. Nous nous sommes fait agresser par un scientifique fou qui a essayé de nous découper. Par légitime défense, nous nous sommes débattus. Ne vous pressez pas trop, il est mort."

"Nous arrivons."

Et ils raccrochèrent.

"Bon, y'a plus qu'à attendre."

Il chercha un coin où s'installer lorsqu'il remarqua un objet qui n'avait rien à faire ici. Il le ramassa.

"Il y a un katana ici... C'est le tien ?"

Il regarda Bicolore, soudain beaucoup moins à l'aise.

[HRP: Tu remarqueras au passage que je n'ai aucune idée de ce qu'il faut dire clairement au SAMU ou à la Police quand on les appelle xD]

Je regardais Blondie agir, la tête pendante à demi-inconscient, et je notais au passage que Monsieur s’en sortais d’ailleurs très bien. « Tête explosée, cloques, et y'a aussi du dégât à l'intérieur » quelle charmante façon de résumer les pots cassés. S’il insistait plus sur le ton dramatique je suis persuadé que les enquêteurs ne m’interrogeraient même pas. « Pas de danger immédiat, il peut tenir quelques minutes encore. » Peuh ! S’il était à ma place il ne dirait jamais ça, au contraire un centième de ma douleur actuelle suffirait à le faire pleurer toute les larmes de son petit corps banal.

Puis Blondie passait un deuxième coup de fil, à la police. Je croisais les doigts en écoutant ce qu’il disait et la dernière phrase m’arracha un rire sauvage de satisfaction. Pour être mort, ça il l’était. Malgré ma douleur aux cotes, je ne pus m’empêcher de rire de soulagement que tout ça soit enfin terminé.
Le citoyen lambda cherchait un endroit où s’assoir parmi toute cette boucherie infâme lorsqu’il remarqua un objet et le ramassa :

"Il y a un katana ici... C'est le tien ?"

La vache, il avait retrouvé mon amour, ma joie de vivre, ce dont j’avais oublié l’existence ces dernières heures d’ailleurs. Scarlett, ma belle, ma douce lame tranchante, elle m’avait tellement manquée durant cette dure épreuve. Je m’en emparais avec un soulagement divin, puis, voyant la tête inquiète de Blondie, je la reposais à coté de moi sans faire de mouvement brusque. Inutile de recommencer la bagarre, sachant que je la perdrais.

« Ne t’inquiète pas, même armé d’un bazooka contre une gamine de six ans je ne tiendrais pas le poids. Je suis trop fatigué… »

Puis ce fut le blanc, durant cinq minutes chrono, avant la panique générale. Une équipe de tireurs d’élite arriva sur les lieux et nous sortit sans ménagement de la salle tout en disant : hop ! hop ! hop ! Des policiers arrivèrent pour sécuriser les lieux tout en inspectant les lieux au peigne fin. Dieu merci, l’ambulance arriva enfin et m’embarqua sur une civière tout en demandant à Blondie de s’installer sur la sienne. Tout ce magnifique boucan eut le temps de rameuter tous les élèves et professeurs. La directrice en fit une syncope, un drame avait eu lieu dans son propre pensionnat tout beau et bien rangé. J’aurais pu rire de la situation si je ne me sentais pas aussi humilié devant tous ces gens qui me regardaient tel une bête de foire. Je remarquais dans la foule que Blondie avait réussit à échapper à la civière, fuck. Avant de monter dans l’ambulance je lui criais :

-Au plaisir de ne plus jamais te recroiser !

Puis les portes se refermèrent sur moi dans un grand fracas. Et voilà. Tout était bien qui finit bien pour le citoyen lambda que j’espérais ne jamais revoir. Il pourra repartir à sa petite vie tranquille, à faire des sortilèges foireux. Quand à moi je récoltais deux jours d’examen à l’hôpital et trois mois de repos complet au lit. Mon très cher père réussit à étouffer l’affaire par divers pots de vin et autres corruption de sorte que les enquêteurs lèvent le camp le temps de mon incarcération à l’hospice.
Vive la familia.

Du fond de mon lit je repensais à ce putain de premier jour, puis ce putain de scientifique, et enfin ce putain de citoyen blond. Oui, celui-là je le mettais sur la liste des gêneurs à éliminer avant le début de ma conquête du monde.