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| Sujet: Découverte des lieux... [Akimeru] Lun 27 Aoû - 16:26 | |
| C'était donc dans cette chambre que j'allais passer les 2 ans à venir. Ça allait. Ce n'était pas comme si j'avais besoin de confort moderne, mais j'avoue que j'appréciais l'espace et l'agencement de la pièce. Deux lits de deux places superposés, deux armoires en face, une petite salle de bain, deux bureaux. La secrétaire, en me donnant la clef, m'avait prévenu qu'un autre garçon allait sûrement venir s'installer dans la journée, alors je posai mes valises au pied du lit, ainsi que mon sac en bandoulière qui ne me quittait jamais, afin d'attendre et de me mettre d'accord avec mon futur "coloc". Dans ce sac, il avait les choses les plus importantes que je possédais. Un photo de ma famille, prise deux ans auparavant, un bocal de terre de la Vieille Forêt d'Eucalyptus, ainsi que quelques pierres de Corse, et surtout, mon petit carnet noir, sorte de journal dans lequel j'écrivais absolument tout. Depuis la mort de mes parents, je trimballais partout ce carnet. Il y était écrit des pensées au hasard, mais surtout, j'y décrivais en détail mes entrainements et l'avancé de mes pouvoirs. Lorsque je le relisais depuis le début, je me rendais ainsi compte à quel point j'avais progressé durant ces quelques mois.
D'un geste de la main, je fis sortir deux pierres de mon sac. L'une était noire, tellement lisse qu'elle en était brillante. A peu près aussi grosse qu'une noix, elle contrastait parfaitement avec l'autre pierre qui elle, arborait une surface râpeuse de couleur grise. Elle était aussi beaucoup plus petite. C'étaient mes deux favorites. La noire, je l'avais trouvée dans la Vieille Forêt, lorsque j'avais huit, et j'avais été fasciné par sa surface parfaitement lisse et douce. Je ne m'en étais jamais séparée depuis. Quant à l'autre, c'était la première pierre que j'avais déplacée volontairement à l'aide de mon don. Elle était pour moi le symbole officiel de ce lien qui me liait désormais à la Terre et à la Nature.
Tout en me dirigeant vers la fenêtre, qui était encadrée par deux grands rideaux complètement opaque, je fis tourner les deux pierres sur un cercle invisible à une dizaine de centimètres au dessus de ma main. J’espérai que mon futur colocataire aimait la lumière naturelle, et qu'il ne se levait pas trop tard, car j'avais toujours eu l'habitude de me lever avant le soleil pour pouvoir l'observer émerger derrière les montagnes... La vue était magnifique. Comme chez moi, des montagnes entouraient le pensionnat. Toutes étaient recouverte d'une épaisse forêt, principalement des pins parsemés parfois de chênes, de hêtres, et d'autres arbres que je ne connaissais pas assez pour en dire le nom avec précision. Je remarquai que la forêt s'étendait jusque dans le parc. Il y avait sûrement moyen de s'y rendre, et je décidai que dès que mon voisin de chambrée serait arrivé, et une fois qu'on aurait un peu fait connaissance, c'est là bas que je me rendrais en premier lieu.
Mais mon camarade ne se pointa pas de suite, et je restai là un bon moment à regarder le paysage tout en faisant machinalement tourner les deux pierres, observant tantôt un oiseau qui passait dans mon champs de vision, tantôt la cime des arbres qui ondulait au gré de la brise qui semblait souffler perpétuellement dans ces montagnes, tout en pensant à tout ce que j'allais pouvoir découvrir comme faune et comme flore dans la nature environnante. Il faudrait sûrement que je reprenne à zéro, pour que les animaux s'habituent à ma présence, mais cette fois-ci, ce serait beaucoup moins long, car mon don me permettait d'avoir un lien encore plus fort qu'avant avec tous les animaux. Puis, je reprendrai l'entrainement. Soulever des pierres de plus en plus grosses constituait le principal de mes exercices. Mais je passais aussi un certain nombre d'heure, pieds nus dans la forêt, les yeux fermés, à ressentir toute la vie qui y grouillait, des arbres qui respirent, au moindre insecte qui foulait le sol. Petit à petit, je percevais avec plus de précision, et de plus en plus loin. Mais encore une fois, le changement de décor allait tout bouleverser, car la Vieille Forêt où je m'entrainais avant, je la connaissais par cœur, alors qu'il me fallait découvrir tous les environs.
Soudain, je fus sortis de mes réflexions par le bruit de la poignée de la porte. Aussitôt, les deux pierres retombèrent dans mes mains. Je ne voulais pas que ma particularité soit découverte dès mon premier jour. Les autres pourraient me prendre pour un monstre, et je ne tenais surtout pas à partir du mauvais pieds avec eux, et encore moins mon camarade de chambre. Pour une fois, il allait falloir que je sois un peu plus loquace que d'habitude... Je ne savais pas comment j'allais m'y prendre, mais il allait falloir faire vite, parce que je vis la porte s'ouvrir petit à petit. Je tentais de prendre une pose décontractée, et j'attendis de découvrir qui serait derrière le panneau de bois... |
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