Pensionnat Tsuruko
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  Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~

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Katherine Andersen

Katherine Andersen

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MessageSujet: Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~    Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~ Icon_minitimeDim 2 Déc - 19:18


Jour #2 ; Salle de Musique

Dortoir des filles #18 - 10:01 am

Le tissu glisse doucement sur mon épiderme couverte de divers bleus et entailles tandis que la lumière du jour caresse agréablement les murs pâles et froids du dortoir, illuminant le lit vide de mon colocataire. Dommage, un autre monstre à étudier n'aurait pas été de refus même si la facilité aurait été moins divertissante. Je me lève doucement ignorant les courbatures qui s'additionnent au fil de mes mouvements à mon mal être physique. Une pilule, une douche et je me retrouve quelques minutes plus tard à désinfecter pour la énième fois mes nombreuses plaies, plus hideuses les unes que les autres. Les effets se font enfin sentir, s'incrustant dans mes récepteurs synaptiques afin de camoufler mes douleurs corporelles et psychologiques à travers un drap de soie psychique. La soie, c'est si doux, ça m'en rappelle presque mon cocon familiale. Je chasse mes pensées inutiles de mon cerveau, visiblement, je n'échappe pas à l'accoutumance. Putain de métabolisme humain. Une autre pilule, j'enfile mon attelle bricolée et un canif dans ma poche avant de me changer et d'aller m’aérer un peu.

Couloirs du pensionnat - 10:43 am

Prendre l'air, c'est toute une expression. Les murs semblent se refermer autour de moi, emprisonnant toutes sources de vie, animale, humaine ou végétale. En effet, le bâtiment est désert, digne d'une matinée aussi ensoleillée. Où sont donc les élèves ? Ne sont-ils pas en cours ? Vraiment louche comme pensionnat. Plus j'avance et plus mes pas résonnent sur le carrelage, jusqu'à s'arrêter dans le silence plombant qui règne autour de moi. Aucun signe de vie aux alentours, que ce soit une mouche, un rat ou un surveillant. Je vais pouvoir en profiter, le calme c'est toujours mieux, en plus ça m'évitera de devoir ignorer les nombreux regards qui se poseront sur mes cicatrices. J'ai encore les cheveux humides ; je passe une main dans mes mèches rebelles pour chasser les perles d'H2O qui gouttent sur ma nuque. Arrivée au bout du couloir, une idée me traverse l'esprit et avant même de ne me pencher sur la question, je tends le bras pour ouvrir la petite fenêtre bien cadrée dans le mur et glisse dans l'atmosphère glaciale du monde extérieur.

Façade du pensionnat - 10:55  am

Je tente de m'accrocher sur le rebord de la fenêtre pour ensuite me caler contre le mur. Ainsi, j'avais à la fois les terres du pensionnat à perte de vue et le couloir sans fin du bâtiment dans mon champ de vision. Je sors une cigarette de ma poche et du bout des doigts frotte légèrement la roulette de mon briquet bon marché afin d'embraser le papier blanc légèrement froissé. J'inspire profondément en ignorant encore une fois les cris de douleurs de mon abdomen. Le froid semble à la fois caresser et piquer ma peau de centaines d'aiguilles bien aiguisées, mais je reste assise là, jambe croisées étendues devant moi. A présent, je ressens pleinement les effets ; j'ai l'impression d'être dans un autre monde, de ne pas être moi-même, ou tout simplement dans mon propre corps, de regarder sans pouvoir ressentir comme un clown imitant une vitre invisible. J'essaye de réfléchir malgré tout sur les récents évènements : il faut absolument que je me trouve un coin tranquille où je pourrais tout cocher sur mon carnet ; le mettre à jour est ma première priorité. Du bout des doigts j'envoie mon filtre valser dans l'air et emporté par le vent je le regarde s'envoler pour ensuite s'écraser au sol quelques mètres plus bas. Je balance ma jambe dans le vide en regardant le soleil au loin : je viens de trouver le coin parfait pour réfléchir : c'est calme, isolé et bien situé.

Je me relève finalement après quelques minutes pour glisser dans le couloir à la recherche d'un petit coin tranquille où griffonner en paix.

Salle de musique du pensionnat - 11:30  am

Je trouve enfin une salle de classe vide et bien planquée au fond d'un couloir. J'arrive à déchiffrer le nom de la salle gravé sur une plaque cloutée à la porte tandis que j'essaye de crocheter la serrure.

Je m'installe dans un coin de la salle sans m'attarder sur les nombreux instruments entassés aux quatre coins de la pièce. Je sors mon carnet et note tout ce qui me passe par la tête concernant l'ange déchu affronté la veille. Je tente de le dessiner sur une des pages, décris l'ampleur de sa force et des dégâts qu'il a causé sans pour autant oublier les caractéristiques que j'ai pu remarquer à son propos.

J'entends des pas dans le couloir, mais je ne relève pas la tête, concentrée sur mes écrits. Du piano résonne dans la pièce, il manquait plus que ça ; j'essaye tout de même d'ignorer les sons désagréables qui arrivent à mes tympans, trop occupée à écrire : cette personne si bien installé devant l'instrument finira bien par se lasser et repartir reprendre sa pauvre et sympathique petite vie. J'entends encore du bruit ; un troupeau de je ne sais quelle espèce s'approche en gloussant. Il pénètre la salle, tire quelques chaises et s'installe en ricanant comme les porcs que sont les gens de notre monde. Je ne leur prête aucune attention, ce qui est visiblement réciproque.

Ce n'est que lorsque leurs rires ne se font plus entendre que je finis par tendre un peu plus l'oreille pour les entendre murmurer en poussant soupirs et des feulements d'admirations, digne d'une pathétique chatte en chaleur. Je finis par lever les yeux sur le sujet de leur pathétique discussion.

C'est dingue comme le monde est petit, ou peut-être pas.

Je n'ai jamais cru aux coïncidences, aux interventions divines et autres explications encore plus improbables et stupides. Pourquoi expliquer chaque petit pépin, chaque petit vers qui se glisse comme une bactérie dans nos quotidiens. Nous sommes tous maître de nos vies, maitre de notre chance, de notre avenir. Aucun détail n'est mis au hasard, nos actes ont tous une conséquence. Vérité ou pas, à quoi bon chercher qui a tort ; il faut bien se raccrocher à quelque chose, gardez vos dieux, j'ai mes faits.

Un jeune homme bien installé sur son tabouret glisse ses longs doigts fins sur les touches, une silhouette gracile, plutôt pas trop mal proportionnée, des cheveux noirs en pagaille, un visage mince, mais ce qui attire le plus mon attention ce sont ses yeux que je connais par cœur, ces yeux que j'ai eu le temps d'explorer à ma guise il n'y a pas si longtemps, dans ma très courte vie d'adolescente en développement. Lui parler, dire quelque chose, n'importe quoi, non. Elles ne méritent pas d'entendre ma voix, pas elles. Juste un souffle, un murmure, qui se perd au son des marteaux percutant les cordes de l'instrument.

Sono me, dare no me ?

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Liam Lindgren

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MessageSujet: Re: Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~    Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~ Icon_minitimeMar 3 Sep - 22:02


Qu'Héra me donne la patience.

Me voilà à peine arrivé dans ce satané pensionnat que l'on m'avait déjà pris pour cible. J'avais tout juste eu le temps de déposer ma maigre valise dans mon dortoir que je m'étais retrouvé traqué. Pas même des gens intéressants. J'aurais dû m'en douter ; je n'ai jamais laissé indifférent, mais de là à me faire suivre par un troupeau de... filles. Dire que j'étais là pour Keyla...

Ca n'était pourtant que le premier jour. La première heure. Combien de temps devrais-je supporter ça ? Ces personnes, ces regards, ces émotions. Trop de monde. Beaucoup trop. Sans compter les cours. Un pensionnat... Quelle idée ! Je regrettais presque déjà d'être venu ici.

Contenant ma colère, je marchais avec un but précis en tête. Il y avait sûrement une salle de musique ici. Après tout, c'était une école. Jouer un peu de piano me détendrait... Beethoven m'accompagnerait dans les méandres de mes pensées et apaiserait ma haine.

Je n'y croyais pas. Elles étaient encore là, derrière moi, pensant se faire discrètes. Comme si je ne les avais pas entendues. Comme si je ne les avais pas vues. Je n'avais guère besoin de croiser leur regard pour imaginer la lueur présente dans leurs yeux, je n'avais guère besoin de m'attarder sur ce qu'elles disaient pour comprendre le sens de leurs paroles. Elles étaient fascinées par moi, par mon physique, par mon allure. Pour mon plus grand malheur...

Soupirant, j'atteignis enfin la salle de musique. Quelqu'un y était déjà. Haussant intérieurement les épaules, je me dirigeai sans un regard pour l'être présent vers le piano.

Elle - car c'était une femme - écrivait. Je n'avais pas besoin de la voir pour le savoir. Elle réfléchissait, faisait un point. Elle n'avait pas l'air de ressentir grand chose, mais son esprit était occupé. Très occupé. J'avais auparavant déjà senti cela chez quelqu'un...Une seule personne. Cette même sensation, cet exact émotion. Très complexe.

Elle, ici ?

Faisant courir mes doigts sur les touches blanches du piano à queue, j'inspirai profondément et me détendis. Alors, je perçus.

J'avais mis à l'écart les piaillements intensifs du groupes de nanas qui m'avait suivi jusqu'à la salle, me concentrant uniquement sur ses ressentis à elle. Elle, qui sembla perturbée, étonnée, déstabilisée. Et alors qu'elle le chuchotait sûrement, malgré les gloussements des autres et le son du piano, je l'entendis, presque dans ma tête.

Sono me, dare no me ?

Gardant mon sang-froid, je terminai ma sonate. Heureuse coïncidence. Mon premier jour, qui plus est. Je me levai lentement, sans un regard pour elle. J'approchai le groupe de gamines, tête basse. Une fois à leur auteur, je levai les yeux vers elles, une lueur terrifiante dans les yeux. Elles eurent peur, je le sentis. C'est alors que j'ouvris les lèvres, d'une froideur terriblement calme.

- Sortez d'ici.

L
eurs yeux s'écarquillèrent, un frisson parcourut l'échine de chacune d'entre elles. J'enfouis une seconde mon regard dans chaque pair de prunelles, leur faisant comprendre qu'il vaudrait mieux pour elles que je n'aie pas à me répéter. Comprenant le message, elles se levèrent précipitamment et s'en allèrent enfin.

Je les suivis afin de refermer la porte derrière elle, toujours sans la regarder. Je m'approchai alors de la fenêtre, lui tournant le dos, le regard viré vers le ciel.

- Heureux de te revoir, Bloody Rabbit, déclarai-je dans un souffle presque inaudible.

Je me retournai alors vers elle et la plaquai contre le tableau noir, lui immobilisant les poignets. Là enfin, je scrutai son visage. Pas de doutes, c'était bien elle. Katherine Andersen. La seule et unique.

Alors que mon regard faillit se perdre dans ses yeux mauve, je me ressaisis et levai doucement une main, pliant mes doigts de façon à mimer une arme à feu. Nous étions proches, très proches. J'avais enfoui mon visage dans ses cheveux, les respirant à plein poumons, comme autrefois. Nos joues se touchaient, je pouvais ainsi tout déceler en elle. Ou presque...

Je posai le bout de mon pistolet improvisé sur sa tempe que je ne voyais pas, et mes lèvres vinrent s'approcher de son oreille. Alors que je sentais parfaitement son coeur battre et sa respiration osciller, je chuchotai doucement, en allusion à notre passé commun :

-
Mets-moi un flingue sur la tempe et décore les murs de ma cervelle.
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Katherine Andersen

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MessageSujet: Re: Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~    Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~ Icon_minitimeMer 4 Sep - 19:52


Salle de musique du pensionnat - 11:30 am

La musique continue de percuter agréablement les murs de la salle à l'acoustique presque parfaite. Ses doigts jonglant de touches en touches de plus en plus rapidement, sans perdre de leur souplesse. Impressionnant pour n'importe quelle personne s'aventurant sur le clavier d'une main experte, mais absolument pas venant de lui, après tout, c'est Black Cat. Je n'ai jamais sût d'où lui venant son pseudonyme, mais il avait circulé aussi vite qu'un feu de bois en pleine écurie, à l'agence. Toujours planqué dans l'obscurité, se glissant malicieusement dans l'ombre de ses cibles avant de remplir son contrat avec autant d'efficacité. Simple, précis, réfléchis, la discrétion était son point fort, du moins, de ce que j'avais pu observer il y a déjà bien longtemps de ça.

Néanmoins, un détail m'intrigue au plus au point : qu'est ce qu'un agent fait dans un endroit aussi perdu que Tsuruko ? Je m'y pensais à l'abri pour quelques mois, le temps de me faire oublier de tous et de pouvoir en apprendre plus sur le grand nombre de choses que j'ai manqué. Ma dernière rencontre me revient à l'esprit, tandis que je tourne une nouvelle page de mon carnet. Les idées fusent dans ma tête vitesse lumière ; et s'il était comme lui ? Quelqu'un physiquement ou de mentalement ... amélioré, par une science ou un phénomène surnaturel qui me dépasse. Je hausse un sourcil, surprise, au ton de sa voix.

- Sortez d'ici.

Les caquètements cessent, remplacés par des couinements apeurés. Amusant, il n'a pas changé. Toujours aussi directe. S'il y a bien quelqu'un sur cette planète que je pourrais éventuellement respecter, c'est lui. Je n'aime pas les gens qui parlent dans le vide. Non, en fait, je n'aime pas les gens tout court.

Je ne lève pas les yeux du bout de mes doigts ; mon majeur est grisâtre, surement à cause du crayon. Je les entends, elles se lèvent. Efficace, mais je me répète. Il ferme la porte derrière elles, avec toujours autant de fermeté dans ses gestes : je le sens aux tissus qui se glissent bruyamment sur son épiderme. Je finis par lever la tête : il se tient face à la fenêtre, au fond de la salle, contemplant je ne sais quel paysage à cette heure de la journée. J'en profite pour l'approcher, doucement. Je soulève la chaise pour ne pas la faire grincer contre le sol, je m'avance pointe en avant et talon ensuite pour ne pas faire claquer mes bottes.

- Heureux de te revoir, Bloody Rabbit

Je suis immobilisée en à peine quelque seconde. Crucifiée au tableau comme une simple poupée de chiffon placardée au mur par un gosse sadique. L'ardoise dur et inconfortable frotte contre mes vertèbres qui se tortillent l'une sur l'autre. Je ne lutte pas, ne bouge pas, mes yeux ne le quittent plus. Seul mon cœur cogne violemment entre mes côtes, réagissant au danger. Ou au manque de cachets. Je ne sais plus combien il m'en reste, ou si j'en ai glissé dans ma poche avant de quitter ma chambre. Probablement. Surement, certaines précautions sont ancrées dans mes gestes, se résumant à de simples réflexes. Je ne vois plus son visage, il a disparu entre mes mèches. Je sens son souffle sur ma peau, je sens sa peau contre la mienne. Il pose son index sur ma tempe à l'aveuglette, comme un petit calibre près à tirer.

- Mets-moi un flingue sur la tempe et décore les murs de ma cervelle.

Ses mots résonnent dans mon crâne tandis qu'un sourire se dessine sur mon visage. Je suis là, à quelques mètres de lui, de moi, de nous, observant la scène sous un autre angle à travers le reflet que m'offre le piano. Amusant ? Non, pas plus qu'un long métrage filmant un troupeau de vaches. Je sens son souffle sur ma peau, je sens sa peau contre la mienne. Désagréable, irritant, agaçant, comme une mouche sur une peau moite, comme un moustique dans une chambre à coucher, comme un rat mort sous un canapé.

Mon genou droit percute son estomac. Pas aussi fort que je ne l'ai espéré, manquant de place pour un élan digne de ce nom. J'en profite pour sauter sur le côté et rouler dans la poussière avant de me redresser, évitant les coins de tables. L'effet des calmants est passé ; mon poignet me lance. Les deux pieds enracinés dans le sol, poings en avant, je tente d'oublier la plaie qui me picote le flanc, à présent éveillée. J'ai déjà oublié le reste, je sers les dents. Imitant son geste, je forme un flingue du bout des doigts, pointé sur son front. Je ne ressens rien, la lassitude, encore, toujours. Exceptée une chose.

J'ai ... comme une envie de détruire quelque chose de beau.
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Liam Lindgren

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MessageSujet: Re: Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~    Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~ Icon_minitimeJeu 5 Sep - 17:52


« Sono me, dare no me ? »

J
e plongeai mes yeux dans les siens, faisant abstraction du reste. Elle, moi, rien d'autre. Ses yeux, les miens. Son passé, notre passé.

Nous étions dans notre bulle. Connectés comme jamais, reliés par une force incroyable. Elle soutenait mon regard, je soutenais le sien. Le temps avait semblé s'arrêter, et la Terre cesser de tourner. Il n'y avait plus que nous deux. Le reste était suspendu. Nous deux, et nos souvenirs.

Nostalgie.

Combats incessants. Entraînements ou pas, nous passions notre temps à nous chercher, nous tester, nous battre ensemble.  Sans pour autant nous faire mal. Un lien particulier s'était alors formé entre nous. Il nous arrivait de fumer ensemble, les yeux rivés vers le ciel. Quelques fois, j'arrivais même à la faire rire. Nous nous comprenions dans nos silences.

Nostalgie. Je la ressentais doublement, à travers elle, à travers moi. Car elle aussi pensait aux mêmes choses que moi, elle aussi revivait nos moment partagés... Jusqu'à ce qu'un bruit, au loin, détruisît cette connexion.

C'est alors que je compris. Je compris ce sentiment étrange, outre sa lassitude, que j'avais perçu chez elle sans pouvoir l'identifier avant que tout ne se rompe, avant que mes yeux pénètrent les siens, avant que l'on ne soit perdus dans nos souvenirs. Ce sentiment fort, envahissant. Destructeur. Destructeur, mais ambigu. Je ne saisis pas tout à fait.

Elle était là, debout face à moi, me menaçant de son flingue de chair. Je souris.

- -
N'as-tu donc point honte de menacer ainsi celui grâce à qui tu es toujours en vie, et qui plus est, en liberté ?

S
ur ces mots, je mis mes mains dans les poches de mon jean et la contournai, lentement, mes lèvres étirées en un sourire amusé. De ce même pas, je la laissai pantelante et sortis de la salle, faisant mine de m'en aller.

Elle allait revenir, je le savais.
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MessageSujet: Re: Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~    Break my body, hold my bones - Liam Lindgren ~ Icon_minitimeDim 22 Sep - 15:53

Salle de musique du pensionnat - 11:40 am

- N'as-tu donc point honte de menacer ainsi celui grâce à qui tu es toujours en vie, et qui plus est, en liberté ?

Il sourit, le pas nonchalant, fière de sa réplique pour le moins troublante. Il sort, le dos vouté comme le pseudo collégien qu'il, ou plutôt que nous sommes, à l'instant pour une durée indéterminée (principalement dans mon cas). Je sais qu'il m'attend, qu'il compte les secondes à voix basse, guettant l'instant où je me déciderais enfin à l'interpeller, à hurler son nom. Le choix me revient. Je n'ai pas de fierté, pas d'égaux, pas de normes, rien de tout cela. Juste l'instinct ; cette petite bête qui murmure et dicte à l'oreille des animaux à quelle période de l'année ils doivent forniquer pour maximiser leurs chances de survies, ou celle qui vous empêche de glisser votre main au fin fond d'un feu de cheminée, au risque de vous faire très, très, très mal. Le laisser partir serait stupide ; se trouver en situation d'asymétrie d'information est la pire chose à faire, en particulier à l'instant.

Je ne crierais pas, je n'en ai pas envie.

Je pose plutôt mes questions, à plat, claires et nettes dans mon crâne : qui l'envoie ? Comment m'a-t-il retrouvé ? Pourquoi ? Non, les pourquoi du comment ne sont que futilités et prises de tête inutiles. Et pourtant, sa réplique me taillade la cervelle : toujours en vie. Les pièces du puzzle s'alignent enfin, non sans se retourner encore et encore dans tous les sens, avant de s'emboîter à la perfection. Je lui dois une dette, tout comme un travail se doit d'être rémunéré. Je me mord la lèvre, agacée. Ne devoir rien à personne, jamais, sous aucun prétexte. Je vais le regretter, regretter cette main tendue que j'ai saisie à l'aveuglette.

Je suis au moins sûre d'une chose : il n'est pas là par hasard ; les rats choisissent leurs égouts. Ses pas résonnent dans le couloir, l'horloge qui claque sur le mur, les battements d'un cœur étouffé, le bruit de la pluie contre les fenêtres. Tic, tac. Je gobe un cachet, les pulsations ralentissent. Je stagne. Les secondes passent, le temps s'envole, mais pas moi. Je perds du temps ; réfléchis. L'attraper et le torturer ? Non, plus grosse perte de temps encore dans la mesure où j'arrive à l'immobiliser. Le jeter par la fenêtre ? Je risque ma couverture pour un truc complètement stupide ... mais jouissif ? Non, même pas, son cadavre me ferait l'effet d'une carcasse de mammifère en putréfaction, c'est-à-dire absolument rien. Réfléchis, encore, gratte toi la cervelle, fais quelque chose, n'importe quoi. La craie.

Oui c'est ça, la craie. Je l'attrape du bout des doigts en évitant le rebord poussiéreux et caresse le tableau du bout de sa pointe. Je suis trop lente, vite. Je griffonne, c'est à peine lisible ; mais ça le sera pour lui. Le grincement de la craie aussi agréable que des ongles contre l'ardoise, c'est ça mon appel. Une fois la craie reposée à sa place, je me glisse contre le mur jusqu'à ce que mon postérieur touche enfin le sol, les jambes repliées.

Hé bien, petit rongeur, qu'attend-tu de moi ?
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